En République démocratique du Congo (RDC), la Commission nationale pour les réfugiés (CNR) s’inquiète de l’afflux dans l’est de la RDC de Sud-Soudanais fuyant les affrontements des dernières semaines entre partisans du président du Soudan du Sud Salva Kiir et de son vice-président Riek Machar. « L’aspect sécuritaire inquiète beaucoup, avec la présence d’un si grand nombre de personnes aussi proches de la frontière », souligne Karim Adidi, un responsable de la CNR.
Au Soudan du Sud, une résurgence des combats entre partisans du chef de l’État et de son vice-président provoque d’importants déplacements de population : plus de 10 000 Sud-Soudanais ont ainsi franchi la frontière en un mois pour se réfugier dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), selon la commission congolaise des réfugiés (CNR). Ils fuient les affrontements provoqués par l’arrestation du vice-président Riek Machar, dont les bastions subissent des attaques de l’armée régulière.
Selon Karim Adidi, responsable de la CNR dans le territoire d’Aru, frontalier avec le Soudan du Sud, ces réfugiés se sont regroupés sur trois localités : Olendere, Okaba et Kole.
« Il y a peu d’infrastructures et l’impact est lourd »
« Ils sont cantonnés dans les zones frontalières, donc des villages très frontaliers, détaille-t-il au micro d’Alexandra Brangeon. Il y en a un qui est à 50 mètres de la frontière, donc ce n’est pas une très bonne situation. Il y a des combats dans le comté de Morobo et dans le district de Morobo, avec des détonations répétées jour après jour, des détonations lourdes. Les villages se sont vidés les uns après les autres au gré des affrontements. Cela fait déjà un mois que ça dure et en fait le mouvement des populations suit une courbe croissante ».
Il poursuit : « Sur le plan humanitaire, c’est un peu compliqué parce qu’ils sont essentiellement répartis dans les familles d’accueil qui les ont accueillis dans l’urgence. Mais c’est vrai que l’impact est fort pour les communautés d’accueil parce que ce sont des gens qui sont de simples cultivateurs. Et ce sont des localités assez dépourvues. Par exemple, à Kole, je pense qu’il y a peut-être une pharmacie. Et à Okaba aussi. Mais il n’y a pas de centre de santé et ils ont peu de structures. Il y a peu d’infrastructures et l’impact est lourd. »
Karim Adidi insiste : « Maintenant, il y a l’aspect sécuritaire qui inquiète beaucoup, avec la présence d’un si grand nombre de réfugiés aussi proches de la frontière. Ce n’est pas du tout souhaitable, ça ne répond pas à ce que la doctrine internationale recommande : à 50 kilomètres des frontières, minimum. Et, effectivement, il y a une préoccupation sécuritaire majeure. »