Au Burkina Faso, les groupes armés terroristes ont mené plusieurs attaques ce 11 mai. Des combattants du Jnim, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, lié à al-Qaïda, ont lancé une offensive contre le camp militaire de Djibo dans la région du Sahel. Plusieurs localités dont Sollé dans le nord, Sabcé au Centre-Nord ou Yondé dans le Centre-Est ont également été visées par des attaques. Aucun bilan à ce stade. Mais des habitants – contactés ce lundi matin par RFI – affirment qu’une vingtaine de civils ont été enterrés dimanche. Et les inhumations continuent ce 12 mai.
À Djibo dans la province du Soum, au nord du Burkina Faso, l’attaque, qui a commencé autour de 5h30 ce 11 mai, a duré toute une partie de la journée, selon certains témoins. Des sources sécuritaires affirment que les combattants du Jnim, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, chercheraient à prendre « le contrôle » de la ville de Djibo.
Plusieurs sources indiquent que l’attaque de ce 11 mai, qui était d’une « rare » violence, a fait plusieurs dizaines de victimes, civiles et militaires. Le camp de l’armée est passé sous le contrôle des combattants terroristes et il a été pillé et saccagé, des vecteurs aériens ont été touchés par des tirs, selon les mêmes sources sécuritaires.
D’autres localités visées
D’autres localités ont également subi des attaques. À Sabcé dans le Centre-Nord, le commissariat de police a été attaqué et pillé, des commerces incendiés par un groupe terroriste. Sollé dans le Nord, Boko dans le Centre-Nord et Yondé au Centre-Est ont été visées par des groupes armés terroristes. Aucun bilan fiable de ces attaques n’a encore pu être vérifié. Mais des sources locales parlent de plusieurs victimes et des dégâts matériels importants. Et des habitants affirment qu’une vingtaine de civils ont été enterrés dimanche.
Selon des habitants, les combattants du Jnim ont brulé des maisons, le centre de santé, ont attaqué la base militaire, pris des armes et incendié les bâtiments. Puis, ils ont paradé en ville, indique une source, et se sont pris en photos. D’ailleurs, sur une photo postée sur les réseaux sociaux – et authentifiée par plusieurs sources – on peut voir trois combattants debout sur le monument de la « Place de l’Alliance des États du Sahel – AES », place inaugurée il y a tout juste quelques mois. Sur un autre cliché, on peut voir des jihadistes posant dans le bureau du commandant militaire de Djibo, sous le portrait officiel du chef de la transition, Ibrahim Traoré, accroché au mur. Des photos interprétées comme un signe de défiance vis-à-vis des autorités.
Des autorités qui, pour l’instant, n’ont pas encore réagi. Toutes ces attaques sont survenues au moment où le capitaine Ibrahim Traoré regagnait Ouagadougou après un séjour à Moscou où il s’est entretenu le 10 mai avec le président russe Vladimir Poutine sur la coopération entre les deux pays.