Plusieurs attaques jihadistes simultanées ont eu lieu à l’aube du dimanche 4 mai dans la région de Dosso, dans le sud du Niger. Si, sur cet axe vital pour les terroristes par lequel transitent leurs ravitaillements en armes et en carburant, les combattants de l’État islamique au Grand Sahara prennent très régulièrement pour cible les militaires, c’est la première fois qu’ils se livrent à un assaut coordonné.
Tôt dans la matinée du dimanche 4 mai, quatre attaques simultanées ont visé des positions des forces de défense et de sécurité dans la région de Dosso, dans le sud du Niger.
Menée par des hommes lourdement armés, la première embuscade a visé une patrouille départementale de la région de Doutchi, à 275 kilomètres de Niamey, alors que, quasiment au même moment, trois positions de l’armée étaient, elles, attaquées dans les communes rurales de Dan Kassari, Soukoukoutane et Kiria, des localités situées sur l’axe qui mène à la frontière avec le Mali. Il s’agit d’une première dans cette zone où jamais encore les militaires nigériens n’avaient été la cible d’actions simultanées.
le corridor Doutchi-Ekrafane-frontière malienne, un axe de ravitaillement pour les jihadistes
Après un ratissage, un bilan provisoire non officiel des quatre attaques fait état d’au moins huit soldats tués et de seize autres portés disparus. Dans chacune des quatre positions attaquées, les djihadistes ont emporté au moins un véhicule de type pick-up.
Ces attaques se sont produites sur un même axe : le corridor Doutchi-Ekrafane-frontière malienne qui traverse une zone pastorale et relie le sud du Niger au Mali via les régions de Dosso et de Tillabéry. Régulièrement traversée par les djihadistes, la région est bien connu de l’armée nigérienne. Celle-ci y patrouille en effet en permanence pour tenter de mettre un frein aux activités des terroristes qui l’utilisent depuis des années pour se ravitailler en carburant, en armes, en munitions et surtout en motos tout-terrain.