Des combattants islamistes radicaux shebab ont tiré plusieurs obus de mortier près de l’aéroport de Mogadiscio dimanche matin, perturbant les vols internationaux à destination de la Somalie, a déclaré un responsable de la sécurité à l’AFP.
L’attaque a eu lieu quelques semaines après l’explosion d’une bombe artisanale, revendiquée par les shebab, qui avait failli frapper le convoi du président Hassan Cheikh Mohamoud.
Selon des sources sécuritaires, les obus ont été tirés depuis les environs de Mogadiscio et sont tombés dans une zone ouverte de l’aéroport international Aden Adde.
L’attaque n’a pas encore été commentée officiellement par les autorités.
“Il y avait environ deux à trois obus de mortier qui ont frappé une zone ouverte de l’aéroport tôt ce matin”, a déclaré à l’AFP un responsable de la sécurité, qui a demandé à rester anonyme.
Un avion turc prévu pour atterrir à l’aéroport a été redirigé vers Djibouti, a indiqué un employé de l’aéroport, également sous couvert d’anonymat. Il a ajouté avoir été informé qu’EgyptAir avait également annulé son vol pour la journée.
Le camp Halane, un complexe lourdement fortifié qui abrite l’antenne des Nations unies ainsi que des agences humanitaires, des missions étrangères et le quartier général de la Mission d’appui et de stabilisation de l’Union africaine en Somalie (AUSSOM qui a remplacé en janvier la mission ATMIS), a également été ciblé, selon le porte-parole de cette mission, le lieutenant-colonel Said Mwachinalo.
“Il y a eu des bombardements. Notre équipe est actuellement sur le terrain pour effectuer une évaluation”, a déclaré ce dernier à l’AFP.
L’AUSSOM a condamné l’attaque contre sa base, affirmant qu’elle ne “ne compromettrait pas son engagement à soutenir la Somalie dans la lutte contre le terrorisme”.
Aucun blessé n’a été signalé jusqu’à présent et certaines opérations à l’aéroport semblent être en cours, a précisé le responsable de la sécurité.
Liés à Al-Qaïda, les shebab combattent depuis plus de quinze ans le gouvernement fédéral de Somalie, soutenu par de nombreux pays étrangers, pour instaurer la loi islamique dans ce pays parmi les plus pauvres au monde.
L’Etat leur a promis une guerre “totale” et l’armée a joint ses forces à celles des milices claniques locales dans le cadre d’une offensive soutenue par une force de l’Union africaine et des frappes américaines, qui a toutefois subi des revers.