RDC : Le M23 intensifie son avancée vers Goma exacerbant la crise humanitaire dans l’Est du pays

RDC : Le M23 intensifie son avancée vers Goma exacerbant la crise humanitaire dans l’Est du pays

Le groupe armé M23, opposé au gouvernement congolais de la République Démocratique du Congo, a pris le contrôle d’une nouvelle portion de territoire et continue de resserrer son emprise autour de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, qui compte plus d’un million d’habitants et est quasiment encerclée par les combats.

Le soutien du Rwanda et de ses forces armées, ainsi que la faiblesse de l’armée congolaise, profitent aux combattants du M23. Une nouvelle offensive sur Goma n’est pas exclue, une ville au cœur des ressources naturelles et des conflits qui ravagent la région depuis plus de trois décennies.

Depuis plusieurs semaines, les affrontements entre le M23 et les forces congolaises (FARDC) se sont intensifiés, entraînant un afflux de blessés dans les hôpitaux et une nouvelle vague de déplacés, avec 237 000 personnes fuyant depuis début janvier, selon l’ONU. Le mardi précédent, l’armée congolaise a admis qu’il y avait eu « une percée » des forces rwandaises et de leurs alliés du M23 après la prise de Minova, un important carrefour commercial approvisionnant Goma. La ville se situe à environ 50 km par la route, mais seulement à 20 km à travers le lac Kivu.

Un rapport d’experts de l’ONU publié en juillet estimait qu’entre 3 000 et 4 000 soldats rwandais combattent aux côtés du M23, équipés de technologies militaires avancées, et que le Rwanda exerce un contrôle de facto sur les opérations du M23. En début janvier, ce groupe armé avait déjà progressé de manière significative à Masisi-Centre, à 80 km au nord-ouest de Goma, dans un territoire administré par une ville de 40 000 habitants.

Les combats se rapprochent de plus en plus de Goma, avec le M23 occupant des collines à une dizaine de kilomètres de la ville depuis près de deux ans. Les FARDC et des milices pro-Kinshasa ont mis en place des lignes de défense autour de Goma, mais les observateurs estiment que ces forces pourraient avoir du mal à résister à une offensive. L’inaction des troupes de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), déployées pour soutenir les FARDC, est également pointée du doigt, notamment celles en provenance d’Afrique du Sud, de Tanzanie et du Malawi.

Le mercredi précédent, une attaque menée par le M23 a tué au moins dix personnes dans le nord-est de la RDC, en représailles aux frappes subies par les milices pro-gouvernementales, les wazalendo, dans la région de Kahumiro, à proximité de la ville de Minova. Le président du parlement des jeunes de la chefferie de Bwito, Chirac Mafula, a précisé que ces attaques avaient visé des agriculteurs civils. Le bilan pourrait s’aggraver à mesure que les recherches se poursuivent dans la forêt environnante.

Ces événements surviennent après la prise de Minova par le M23, une ville stratégique située dans la province voisine du Sud-Kivu, qui fournit également en approvisionnements Goma. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a rapporté que plus de 178 000 personnes ont été forcées de fuir leurs foyers en raison des violences dans la région de Minova entre le 4 et le 20 janvier, et qu’au moins 113 personnes ont été blessées.