La région est le dernier territoire du continent africain dont le statut postcolonial n’est pas réglé : le Maroc en contrôle plus de 80 % à l’ouest, le Front Polisario moins de 20 % à l’est.
Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé jeudi 31 octobre à une solution politique « réaliste et acceptable » au Sahara occidental, que se disputent le Maroc et le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, dans une résolution prolongeant d’un an la mission onusienne sur place.
La résolution, parrainée par les Etats-Unis, renouvelle le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) jusqu’au 31 octobre 2025. Elle insiste sur la nécessité de parvenir à une « solution politique réaliste, réalisable, durable et mutuellement acceptable » pour l’ancienne colonie espagnole.
La résolution a été soutenue par douze des quinze membres du Conseil de sécurité. L’Algérie, dont les deux propositions d’amendement au texte ont été rejetées, n’a pas voté en signe de protestation. La Russie et le Mozambique se sont abstenus. Le texte réclame un « engagement renouvelé des parties à faire avancer le processus politique » et estime que le « statu quo n’est pas acceptable ».
Vaste étendue désertique de 266 000 kilomètres carrés au nord de la Mauritanie, le Sahara occidental est le dernier territoire du continent africain dont le statut postcolonial n’est pas réglé : le Maroc en contrôle plus de 80 % à l’ouest, le Front Polisario moins de 20 % à l’est, le tout étant séparé par un mur de sable et une zone tampon sous contrôle de casques bleus de l’ONU.
« Partition » du territoire ?
Le conflit dans cette région au riche sous-sol minier et aux côtes poissonneuses dure depuis 1975. L’ancienne colonie espagnole est considérée comme un « territoire non autonome » par les Nations unies.
Depuis 2007, Rabat propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté, tandis que les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger, exigent un référendum d’autodétermination prévu par l’ONU lors de la signature, en 1991, d’un cessez-le-feu, mais jamais concrétisé.
Le Maroc a de nouveau reçu mercredi le soutien du président français, Emmanuel Macron, qui a promis lors d’une visite à Rabat l’engagement « diplomatique » de la France pour pousser la solution marocaine sur le Sahara occidental à l’ONU tout comme au sein de l’Union européenne.
A la mi-octobre, l’émissaire des Nations unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, avait annoncé avoir réactivé un projet de « partition » du territoire. Mais il s’était attiré une fin de non-recevoir du Front Polisario, qui avait fait part de son « rejet total et catégorique » de toute proposition ne garantissant pas « le droit inaliénable, non négociable et imprescriptible du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance ».