Au Soudan, c’est un coup dur pour les Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par Mohamad Hamdane Daglo dit « Hemedti » en guerre contre l’armée soudanaise depuis plus de 18 mois. Le général Abou Akla Kikel, ancien officier de l’armée à la tête des forces appelées « bouclier d’Al-Jazira » et qui avait rejoint les FSR au début de la guerre, a fait défection. Il s’est rallié à l’armée soudanaise. Les FSR ont minimisé l’importance de cet événement qui pourrait pourtant changer le cours des combats dans l’État d’Al-Jazira situé au centre du Soudan.
Abou Akla Kikel s’est rallié à l’armée avec un groupe de 370 combattants et 70 véhicules armées, mais ses forces se compte par milliers. Selon plusieurs observateurs, sa défection des FSR pourrait faciliter l’entrée de l’armée dans l’est de l’État d’Al-Jazira (centre du Soudan). Les informations sensibles qu’il détient sur les FSR, leur organisation et leur ravitaillement constitue une vraie « mine d’or » pour l’armée.
Des discussions dès l’été 2024
Selon des sources militaires les discussions avec Abou Akla Kikel pour réintégrer l’armée avaient commencé l’été dernier, avant son officialisation, le dimanche 20 octobre. Au début de la guerre, le chef des FSR lui avait confié la direction de ses forces dans l’État d’Al-Jazira. Tout comme les FSR, les forces du « bouclier d’Al-jazira » dirigé par Abou Akla Kikel ont été créées par les renseignements soudanais du temps de l’ancien régime afin de soutenir l’armée.
Enquête interne
Par ailleurs, Kikel était sous le coup d’une enquête interne au sein des FSR depuis la mort en juillet 2024 d’Abderrahmane al-Bichi, un chef important des FSR dans l’État du Nil Bleu. Depuis la défection d’Abou Akla Kikel, ses hommes en paient le prix fort. Ils sont maintenant traqués par les FSR qui ont attaqué la ville de Tamboul à l’est de l’État d’Al-Jazira. Certains sont capturés, torturés et parfois liquidés.