La Somalie affirme que l’Égypte a proposé de déployer des troupes de maintien de la paix dans ce pays de la Corne de l’Afrique, dans le cadre d’un partenariat de sécurité qui se met en place alors que le mandat d’un groupe de soldats de la paix de l’Union africaine, en place depuis longtemps, touche à sa fin.
Le président égyptien Abdel Fattah el-Sissi a participé jeudi à un sommet dans la capitale érythréenne, Asmara, où il s’est engagé, avec les dirigeants de la Somalie et de l’Érythrée, à une forte coopération en matière de sécurité régionale.
Les autorités somaliennes ont déclaré dans un communiqué à l’issue du sommet qu’elles accueillaient favorablement l’offre de l’Égypte de déployer des troupes en Somalie dans le cadre d’une force de stabilisation lorsque l’actuelle force de l’Union africaine sera dissoute en décembre.
La déclaration précise que les dirigeants ont salué la décision du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine de lancer la Mission de l’Union africaine pour le soutien à la stabilisation en Somalie (AUSSOM), sous le mandat de laquelle les Égyptiens ou d’autres seraient déployés.
Une déclaration distincte signée par les représentants de la Somalie, de l’Égypte et de l’Érythrée à l’issue du sommet a affirmé le droit souverain de la Somalie à déterminer la composition, les tâches et le calendrier de déploiement des troupes de l’AUSSOM.
Depuis 2007, le gouvernement fédéral somalien est soutenu par une mission de maintien de la paix de l’Union africaine dans sa lutte contre le groupe extrémiste islamique al-Shabab, qui entretient des liens avec Al-Qaïda et est responsable d’attentats meurtriers dans le pays.
Le sommet d’Asmara fait suite à une période de tensions dans la région, dues à des différends opposant l’Éthiopie à d’autres pays.
Le premier différend – entre l’Éthiopie et l’Égypte – concerne la construction par l’Éthiopie d’un barrage de 4 milliards de dollars sur le Nil bleu, un affluent clé du Nil. L’Égypte craint que ce barrage ait un effet dévastateur sur l’approvisionnement en eau et l’irrigation en aval de l’Égypte, à moins que l’Éthiopie ne tienne compte de ses besoins. L’Éthiopie prévoit d’utiliser le barrage pour produire de l’électricité, qui fait cruellement défaut.
Le second différend, entre l’Éthiopie et la Somalie, concerne la région sécessionniste du Somaliland.
La Somalie a cherché à bloquer les efforts déployés par l’Éthiopie, pays enclavé, pour accéder à la mer Rouge, par le biais d’un accord litigieux avec le Somaliland portant sur la location d’une bande de terre le long de son littoral, où l’Éthiopie établirait une base de forces marines. En contrepartie, l’Éthiopie reconnaîtrait le Somaliland comme un pays indépendant, selon les autorités du Somaliland.
Le Somaliland s’est séparé de la Somalie il y a plus de 30 ans, mais n’est pas reconnu par l’Union africaine ou les Nations unies en tant qu’État indépendant. La Somalie considère toujours le Somaliland comme faisant partie de son territoire.