La prise de position de l’Ukraine contre l’utilisation de « mercenaires russes » au Sahel intervient alors que les relations diplomatiques entre l’Ukraine et certains pays sahéliens, comme le Mali, le Niger et le Burkina, se sont dégradées.
Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a exprimé, mercredi 9 octobre, ses vives inquiétudes face à ce qu’il qualifie d’« activités illégales de la Russie » dans plusieurs pays africains. Selon Kiev, Moscou utilise un « corps africain » composé de mercenaires issus de sociétés militaires privées telles que le groupe Wagner, que l’Ukraine qualifie de terroristes.
Kiev souligne que la présence de ces « mercenaires » entraîne des conflits internes et une instabilité généralisée dans les pays africains concernés. Ces groupes seraient impliqués dans le pillage de ressources naturelles précieuses, dont les profits serviraient à financer l’agression russe contre l’Ukraine.
Cette déclaration intervient alors que les relations diplomatiques entre Kiev et certaines capitales africaines, notamment Bamako, se sont détériorées. Le Mali a accusé l’Ukraine de soutien au terrorisme international, à la suite des combats du 27 juillet 2024 entre les Forces armées maliennes, les supplétifs russes de Wagner, les rebelles du CSP et le JNIM.
Bamako a, dans la foulée, rompu ses relations diplomatiques avec Kiev. Niamey en a fait de même. Les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont saisi le Conseil de sécurité des Nations Unies pour qu’il prenne ses responsabilités face à l’attitude ukrainienne.
Exploitation de ressortissants étrangers
Dans son communiqué, Kiev a également dénoncé le recrutement forcé de ressortissants d’Afrique et du Moyen-Orient par la Russie pour combattre en Ukraine. L’Ukraine appelle ces personnes à refuser de rejoindre les rangs de l’armée russe et a présenté le programme « Je veux vivre », qui leur permet de se rendre volontairement.
Le gouvernement ukrainien appelle les pays amis d’Afrique et du Moyen-Orient à condamner les pratiques russes et à prendre des mesures pour y mettre fin. Kiev souligne que ces actions violent les normes internationales et les principes de la Charte des Nations Unies.