Au Bénin, arrestation d’un homme d’affaires proche du président

Au Bénin, arrestation d’un homme d’affaires proche du président

L’homme d’affaires béninois Olivier Boko, ami de longue date du président Patrice Talon, a été arrêté dans la nuit de lundi à mardi à Cotonou, la capitale économique du Bénin, selon plusieurs de ses proches.

“Il a été arrêté au petit matin par des hommes qui se disaient de la brigade criminelle” a confié à l’AFP l’un de ses proches sous couvert d’anonymat. Olivier Boko, 60 ans, patron du groupe Denrées et fournitures alimentaires (DFA), est un ami de Patrice Talon depuis une vingtaine d’années, ce qui lui valait d’être qualifié de “bras droit” du président bien qu’il n’ait jamais eu de fonction officielle dans l’organigramme présidentiel.

Mais ces derniers mois, Olivier Boko avait commencé à afficher ses propres ambitions politiques, laissant penser qu’il se porterait candidat à la magistrature suprême en 2026, ce qui aurait déplu à Patrice Talon. Ce dernier, au pouvoir depuis 2016, arrivera en 2026 au terme de son second mandat. La Constitution béninoise fixe à deux mandats la limite de l’exercice présidentiel.

“Olivier est effectivement mis aux arrêts, nous nous mobilisons au niveau de son état-major pour lui apporter notre soutien et exiger sa libération”, a déclaré anonymement un autre de ses proches. Les autorités judiciaires et la police n’ont pas confirmé l’arrestation de M. Boko dont les causes ne sont pas encore connues. L’ancien ministre des sports (2016-2023) Oswald Homeky a lui aussi été arrêté dans la nuit, selon plusieurs de ses amis. Il avait démissionné de son poste il y a un an, après avoir appelé à soutenir la candidature d’Olivier Boko en 2026 pour succéder à M. Talon.

En réaction à l’arrestation de l’homme d’affaires et de l’ancien ministre, le groupe de soutien à la candidature de M. Boko en 2026, Objectif Bénin 2026 (dont l’abréviation OB26 rappelle les initiales de l’homme d’affaires), a dénoncé dans un communiqué mardi “une atteinte grave aux droits fondamentaux”, un “acharnement politique clair” et des “méthodes répressives inacceptables”. Les critiques accusent régulièrement le président Patrice Talon d’avoir opéré un virage autoritaire dans ce pays autrefois salué pour le dynamisme de sa démocratie.