Dans les conflits en Afrique, la recrudescence des drones pose question

Dans les conflits en Afrique, la recrudescence des drones pose question

L’Africa Aerospace and Defence Expo (AAD), salon consacré aux questions aéronautiques et de défense, se déroule du 18 au 22 septembre à Pretoria, en Afrique du Sud. Cette édition 2024 se penche notamment sur l’usage croissant des drones sur le continent et les problématiques que cela engendre.

L’Afrique du Sud accueille jusqu’au 22 septembre 2024 le salon africain de l’aéronautique et de la défense, sur la base aérienne de Waterkloof, près de Pretoria. Parmi les thèmes discutés au cours des conférences publiques, la question des nouvelles façons de faire la guerre est au cœur des débats avec l’évolution des technologies, et en particulier la présence croissante des drones sur les théâtres militaires.

De l’Éthiopie au Mali en passant par le Burkina Faso, le Niger ou encore la Somalie, tous s’équipent, espérant profiter des nouvelles avancées technologiques.

« On devrait observer une prolifération de ce genre d’appareils »

Milkor est par exemple une entreprise privée de défense sud-africaine qui a lancé le plus grand drone conçu sur le continent. Et selon Harry Cassidy, responsable du développement commercial, la société pourra compter sur des débouchés africains : « Le coût de fonctionnement des drones est beaucoup moins cher que pour les appareils avec pilote, grâce à leur autonomie et à leur moindre maintenance, cela peut permettre d’économiser, et donc cela correspond bien à la demande du continent africain. »

La Chine et la Turquie alimentent particulièrement le marché continental. Mais des questions se posent aussi autour de leur utilisation, selon Lindy Heinecken, de l’université de Stellenbosch : « Le plus important, c’est la détermination du cadre réglementaire : où et de quelle façon utiliser ces drones ? Je pense que l’on manque encore, actuellement, de débat autour de leur emploi en Afrique. »

Une bavure, au Nigeria, avait par exemple conduit à la mort de plus de 80 civils l’année dernière.

De plus, les groupes armés s’emparent aussi de ces technologies, comme l’explique Vasu Gounden, directeur du Centre africain pour une résolution constructive des conflits (Accord) : « La technologie s’est démocratisée, tout le monde y a accès. Donc, on devrait observer une prolifération de ce genre d’appareils et les acteurs armés non-Étatiques les utilisent déjà. »

Cette menace représente désormais un « changement de paradigme », comme l’a décrit le chef d’état-major de l’armée de l’air sénégalaise, l’année dernière.