La Chine, qui a progressivement renforcé sa présence dans les missions de l’ONU et à travers ses sociétés de sécurité privées, chercherait désormais à établir une base navale dans le golfe de Guinée.
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L’offensive discrète et sans coup de feu que mène la Chine en Afrique préoccupe les rivaux de Pékin, où se tient du 4 au 6 septembre le Forum de la coopération sino-africaine (Focac), grand rendez-vous trisannuel avec les pays du continent africain. « La Chine cherche activement à établir une base navale sur la côte Atlantique de l’Afrique », s’inquiète un officiel du ministère américain de la défense joint par Le Monde. En mars 2022, le général Stephen J. Townsend, alors chef du commandement américain pour l’Afrique, s’en était déjà alarmé, plaçant le blocage de ce projet comme « première priorité » des Etats-Unis dans le golfe de Guinée.
Cette base permettrait à Pékin de stationner des navires de guerre sur ces rives de l’Atlantique faisant face aux côtes américaines. « C’est en Guinée équatoriale qu’ils ont l’effet de levier le plus puissant », avait souligné l’officier. Inauguré en 2019, financé et construit par l’Etat chinois, le port en eaux profondes de Bata pourrait jouer ce rôle.
Pour la Chine, l’établissement d’une telle emprise navale revêt une importance géopolitique et économique : elle lui permettrait d’assurer la sécurité, et donc la pérennité d’intérêts commerciaux croissants dans la région. A l’échelle continentale, cette double motivation explique pourquoi le premier partenaire économique de l’Afrique s’investit dans un secteur où il était peu présent il y a dix ans : la sécurité.