Selon Niamey, les cinq personnes arrêtées étaient en mission officielle de supervision et de contrôle du chargement du pétrole brut nigérien.
Les autorités nigériennes ont vivement réagi, samedi, à l’arrestation, par la police béninoise, de cinq ressortissants nigériens qui assistaient au chargement du pétrole brut du Niger au port beninois de Sèmé-Kpodji. «Toutes ces personnes kidnappées et gardées en otage ont pourtant pris un vol régulier en accomplissant toutes les formalités aéroportuaires au départ de Niamey comme à l’arrivée à l’aéroport international Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou», a indiqué la présidence nigerinne dans un communiqué lu à la télévision publique par le colonel-major Abdourahamane Amadou, porte-parole du Conseil national pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), l’organe militaire au pouvoir.
Selon la même source, les cinq personnes arrêtées, travaillant toutes dans le secteur du pétrole, sont en mission officielle de supervision et de contrôle du chargement du pétrole brut nigérien «à la demande expresse et insistante» de la société chinoise CNPC chargée de la commercialisation du pétrole brut nigérien sur le marché international.
«Sous l’instigation des puissances étrangères, le président Patrice Talon multiplie la provocation dans la droite ligne de ses positions hostiles à l’endroit du Niger», a dénoncé la présidence nigérienne, rappelant que quelques jours avant l’arrestation des cinq personnes, un groupe d’inspecteurs nigérians a été empêché d’accéder au port de Sèmé-Kpodji par la présente police béninoise.
Mercredi, cinq Nigériens ont été arrêtés par la police béninoise, alors qu’ils assistaient au chargement du pétrole brut nigérien au port de Sèmé-Kpodji. Dans un point de presse, le procureur général de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) du Bénin a accusé les cinq ressortissants nigériens de s’être «frauduleusement» introduits sur le site. Le magistrat Mario Metonou a indiqué «qu’à l’étape actuelle, l’enquête a formellement établi qu’au moins deux parmi ces personnes sont des agents nigériens au service du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP)», ajoutant que «ces personnes se sont fait confectionner pour la circonstance, des faux badges d’employés de Wapco-Niger».
Depuis avril dernier, le pétrole brut nigérien a commencé à être vendu sur le marché international à travers le port de Sèmé-Kpodji relié au site pétrolier nigérien d’Agadem par un pipeline de plus de 2000 kilomètres. Les relations entre le Niger et le Bénin sont tendues depuis le coup d’État du 26 juillet dernier, avec la fermeture de la frontière commune entre les deux pays suite aux sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Accusant le Bénin d’abriter des bases militaires sur son territoire, le Niger a refusé d’ouvrir sa frontière après la levée des sanctions de la CEDEAO. Dans des entretiens accordés à Anadolu, des officiels beninois et français ont nié toute présence des bases militaires françaises au Bénin.