Grâce à un premier financement de 1,2 milliard de francs CFA, la commune de Waza dans la région de l’Extrême-nord du Cameroun a été dotée d’un réseau de distribution en eau potable. Une renaissance pour les populations de cette commune durement impactée par les exactions de Boko Haram depuis 2015.
S’il y a un air de fête à Waza lors de la mise en fonction des points d’eau potable au profit des habitants de sept grands quartiers de cette commune dans la région de l’Extrême-nord, c’est aussi la fin d’un long calvaire.
“On parcourait des kilomètres pour aller puiser de l’eau dans les puits, ma maison est située à 1km du puits le plus proche”, explique Adeline Wadjéri, résidente de Waza depuis 1985. “Avec le plus grand château qu’on a réceptionné aujourd’hui, c’est vraiment un soulagement.”
Adel Aziz est aussi un homme heureux : “Notre forage est situé au carrefour de trois quartiers différents, donc il y a les nomades qui viennent chercher l’eau ici avec leurs bœufs, les enfants ainsi que toute la population de notre quartier et nos voisins”, se réjouit ce sexagénaire dont le quartier a été doté d’une borne fontaine, 6 ans après le lancement du projet de construction du réseau d’approvisionnement d’eau potable à Waza.
La commune de Waza a payé l’un des plus lourds tributs des exactions de Boko Haram. Pour cette première phase du projet dont le coût est évalué à 1,2 milliard de francs CFA, la commune a bénéficié d’un champ solaire pour renforcer la fourniture de l’offre énergétique dans une vingtaine de villages environnants.
31 km de réseau
En plus des exactions de Boko Haram, il y a “les contraintes liées au relief, au climat, qui rendaient l’accès à l’eau très difficile, cette réalisation vient soulager énormément les populations de Waza, en particulier concernant l’agriculture et l’élevage”, se félicite Zoutene Doufene, directeur général de la planification et de l’aménagement du territoire.
Au total, 31 km d’un réseau de distribution d’eau vont être construits à Waza. Un investissement qui apporte une solution à l’abandon scolaire. “Les enfants arrêtent l’école pas parce qu’ils n’aiment pas y aller, mais parce qu’il fallait qu’ils aillent chercher de l’eau pour leurs parents, parfois à 20km de leur maison”, explique Ibrahim Mohamed, lemaire de Waza.
Le gouvernement entend résorber le problème d’adduction en eau potable dans tout l’arrondissement de Waza avec la mise en place d’un forage équipé d’un système de pompage solaire construit dans le parc national de Waza.
Selon Ahmat Tom, sous-directeur des infrastructures au ministère de l’Économie, de la planification et de l’aménagement du territoire “l’ensemble de ce projet, c’est près de 4 milliards de francs CFA. Cette première phase couvre la ville de Waza et ses environs, ensuite, les autres phases permettront de couvrir tout l’arrondissement jusqu’à la zone de Zigagué”.
Ce projet, prévoit aussi la construction d’un petit système d’adduction pour satisfaire les besoins en eau potable dans trois localités situées à 40 km au nord de Waza.