Un calme précaire règne à El Fasher, capitale du Darfour du Nord. Les Forces de soutien rapide du général Hamdan Daglo ont lancé une offensive vendredi 10 mai 2024 sur cette ville, attaquant à plusieurs reprises les positions de l’armée du général Al-Burhan. Et contrairement aux autres villes du Darfour, Nyala, El Geneina, El Fasher a réussi à résister aux attaques des paramilitaires.
Dix jours d’offensive et El Fasher continue de résister aux attaques. L’armée soudanaise – qui a été chassée de ses autres positions au Darfour – a regroupé ses effectifs dans cette dernière grande ville encore sous son contrôle. Les rangs de l’armée ont également été renforcés par deux importants groupes armés du Darfour basés à El Fashe : le SLM de Minni Minawi et le Jem de Gibril Ibrahim, qui ont tous deux renoncé à leur neutralité, pour se battre du côté de l’armée.
Et enfin, les paramilitaires n’ont pas beaucoup de soutien parmi la population ici, affirme un habitant d’El Fasher qui ajoute que contrairement à Nyala ou El Geneina, la population de la ville est quasiment exclusivement de l’ethnie Zaghawa, férocement opposée aux tribus arabes qui composent les Forces du général Hamdan Daglo. Des informations ces derniers jours font état de renforts de part et d’autre qui sont en route pour El Fasher.
Manque d’eau et de nourritures à El Fasher
La capitale de la province du Darfour du Nord compte plus de 1,5 million d’habitants, dont environ 800 000 réfugiés, encerclés par les paramilitaires. Le manque d’eau et de nourriture commence à être un véritable problème, témoigne un habitant d’El Fasher qui n’a pas souhaité être identifié. « La situation ici est vraiment difficile pour tout le monde, car il y a très peu à manger. Il y a eu une augmentation du nombre de personnes en ville, à cause de tous les abris pour les déplacés… et donc il commence à y avoir une pénurie des biens alimentaires. Les marchés sont ouverts, il y a encore des produits, mais à cause du blocus des paramilitaires, qui ont coupé toutes les routes autour d’El Fasher, les prix sont très élevés. Les gens manquent de nourriture et d’eau. »