Le Cadre stratégique permanent pour la défense du peuple de l’Azawad est présidé par Bilal Ag-Acherif, adversaire historique de Bamako.
Les principaux groupes séparatistes qui affrontent les forces gouvernementales dans le nord du Mali ont annoncé qu’ils formaient une nouvelle coalition et nommé une figure indépendantiste à leur tête, selon un communiqué rendu public jeudi 2 mai.
Les représentants du Cadre stratégique permanent (CSP), une alliance de groupes armés séparatistes à dominante touareg, ont annoncé à l’issue d’une réunion qui s’est déroulée à la fin d’avril la création d’une « nouvelle structure avec pour finalité de parvenir à la création d’une seule entité politique portant les revendications du peuple de l’Azawad », nom du territoire revendiqué par les indépendantistes dans le nord du Mali.
Les groupes armés séparatistes ont perdu le contrôle de plusieurs localités du nord à la fin de 2023 à la suite d’une offensive de l’armée malienne, qui a culminé avec la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l’Etat central.
« L’un des objectifs premiers et majeurs de la nouvelle structure est d’arracher par toutes les voies un statut politique et juridique pour le territoire de l’Azawad », précise le texte, dont les auteurs appellent les « forces vives de l’Azawad (…), à se donner la main et à se mobiliser pour défendre leur existence sur leur territoire ».
Figure indépendantiste
Le CSP, ou Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) réunissait depuis sa création, en 2021, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), dont les groupes se trouvent désormais en conflit ouvert avec Bamako, et des mouvements restés fidèles au régime, qui avaient annoncé leur retrait du CSP en septembre.
Selon le communiqué publié jeudi, la nouvelle alliance, appelée Cadre stratégique permanent pour la défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA), est présidée par Bilal Ag-Acherif, une figure des indépendantistes et un adversaire historique du gouvernement central, qui a fait l’objet de sanctions financières émises par les autorités maliennes au mois de mars.
Le Mali, pays pauvre et enclavé au cœur du Sahel, est plongé dans une crise multiforme depuis le déclenchement, en 2012, d’insurrections indépendantiste et djihadiste dans le Nord.
Des militaires ont pris le pouvoir par un coup d’Etat en 2020 et ont rompu leur partenariat militaire avec la France, ancienne puissance coloniale, pour se tourner vers la Russie.