Au Soudan, pays où s’affrontent l’armée du général Abdel Fattah al-Burhan et les paramilitaires (FSR) du général Hemedti, les combats se poursuivent, notamment dans la ville stratégique d’El Fasher. « C’est la dernière bataille pour le Darfour », souligne un chercheur, alors qu’humanitaires et diplomates y redoutent un assaut imminent des FSR.
Avec la guerre au Soudan, l’étau se resserre autour d’El Fasher, au Darfour, dans l’Ouest du pays. Humanitaires et diplomates continuent de tirer la sonnette d’alarme. Ils redoutent un assaut imminent des Fores de soutien rapide (FSR) du général Hemedti.
El Fasher est la dernière ville du Darfour encore sous contrôle des Forces armées soudanaises du général al-Burhan. Elle est aussi le refuge de nombreux déplacés.
« C’est la dernière bataille pour le Darfour »
Pour le laboratoire de recherche humanitaire de l’université de Yale, l’assaut des FSR est imminent. Les paramilitaires ont déjà rasé plusieurs villages à l’Ouest de la ville. Et l’armée a riposté par des bombardements qui ont fait au moins une centaine de victimes. Des informations que confirme le Département d’État américain dans un communiqué publié le 24 avril 2024. Il demande aux deux parties de cesser les hostilités. « Les dirigeants de l’armée et des FSR sont aujourd’hui face à un choix : l’escalade de la violence et de la souffrance […] ou la fin des attaques, l’ouverture de couloirs humanitaires, et la préparation des négociations », affirme le communiqué.
Pour le laboratoire de recherche de Yale, l’assaut des FSR s’accompagnera de violences ethniques massives. « C’est la dernière bataille pour le Darfour, explique le chercheur Nathaniel Raymond. Les FSR se sentiront libres d’achever ce qu’ils n’avaient pas terminé en 2003-2004 [référence à la guerre du Darfour, Ndlr]».
El Fasher est aujourd’hui le refuge de près de 700 000 déplacés soudanais, qui ont notamment fui les violences ethniques. Selon des sources humanitaires, le camp de Zam Zam, le plus important de la région, est aujourd’hui sans protection.