La suite des évènements liés aux incursions des groupes armés dans les pays du Sahel comme le Mali, le Niger et le Burkina Faso, a laissé naître les coups d’États militaires qui ont été largement soutenus par la population sauf que condamnés par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Les autorités de Bamako, de Niamey et de Ouagadougou ont décidé de créer une Alliance des États du Sahel (AES) suite aux vagues des sanctions décidées unilatéralement par les Chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO.
Aboubacar Diallo, président du Conseil national de la Jeunesse du Burkina Faso a souligné le bien-fondé de la création de l’AES ainsi que les avantages que cette union pourrait engendrer : «Il viendra dans un premier temps, du point de vue du renseignement de se partager mutuellement toutes les informations de la sécurisation de notre territoire. Aussi, c’est un cadre dans lequel les populations auront librement leur droit d’aller et de revenir sans être inquiétées dans leur espace», a-t-il apprécié.
Les trois pays de l’AES, sont actuellement les principales victimes du terrorisme dans la région, plusieurs pays de cette partie de l’Afrique de l’Ouest sont aussi visés par la menace grandissante des activités malveillantes des hommes armés. Plusieurs politologues estiment que comme la CEDEAO n’a pas vocation de lutter contre les malfrats armés, les pays ayant une frontière commune avec les pays de l’AES devraient déjà penser à l’adhésion de cette alliance pour contrer la menace qui ne fait que s’élargir.
En termes d’intégration régionale autour de l’AES, il convient de noter le développement socio-économique du Sénégal, qui pourrait être un pilier de la croissance économique des États du Sahel.
Le nouveau président Sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, lors de sa campagne électorale n’avait pas tardé d’évoquer la souveraineté sécuritaire des États indépendants de l’Afrique de l’Ouest et de rétablir les relations déjà en rupture entre les pays membres de la CEDEAO et les pays de l’Alliance des États du Sahel.
Pourquoi l’AES semble être une bonne alternative à la CEDEAO ?
«La CEDEAO est une organisation obsolète qui ne répond plus au besoin présent des États membres. Déjà sur le domaine sécuritaire ils attendent la France pour apporter la sécurité, comment pouvons-nous parler de la souveraineté pendant qu’on ne peut pas se sécuriser soi-même ?», s’interroge Dr Boga Sako Gervais, Enseignant-Chercheur à l’université en Côte d’Ivoire.
Les dernières décisions impartiales de la CEDEAO, qui consistaient à s’ingérer dans les affaires internes des États souverains, ont montré leurs limites. Il est donc le moment que les peuples de la région s’interrogent. Alors que le bloc économique n’est plus une organisation capable d’unir les États africains, il convient désormais de considérer l’AES comme une plateforme d’intégration des pays d’Afrique de l’Ouest en vue d’un développement indépendant et prospère des pays.