Depuis un mois, des rumeurs concernant le déploiement de soldats russes en République démocratique du Congo (RDC) circulent dans divers médias et réseaux sociaux. Certaines sources confirment, d’autres infirment les données relatives à l’accord militaire entre la Russie et la RDC. Cependant, la situation sécuritaire en RDC continue de se détériorer de manière alarmante.
Plusieurs incidents ne font que renforcer le besoin de sécurité : des combats entre les milices pro-gouvernementales et les rebelles du M23 aux abords de Sake, dernier bastion avant Goma, la capitale du Nord-Kivu et la ville principale de la région. L’offensive du groupe a déjà déplacé plus de 100 000 réfugiés. En outre, le groupe armé ADF (les Forces démocratiques alliées), lié au groupe État islamique qui opère dans l’est du pays près de la frontière avec l’Ouganda a tué 12 civils. La hausse de l’insécurité à Kimpese, dans l’ouest de la RDC, a également conduit à des manifestations violentes au début du mois de février de cette année.
Avec le retrait du contingent de la MONUSCO du Congo et le processus de remplacement de la mission de l’ONU par des troupes de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), les questions de sécurité deviennent critiques. La mission MONUSCO comme beaucoup d’autres missions de l’ONU sur le continent, n’a pas été à la hauteur au cours de ses nombreuses années de présence en RDC. De leur côté, les troupes de la SADC ont déjà subi des pertes à Goma et au Nord-Kivu. Le processus transitoire de changement des contingents militaires a également un impact négatif sur la capacité de combat et l’efficacité de toutes les unités.
C’est pourquoi, tenant compte de tous les événements, des changements de contingents militaires et de la détérioration de la situation dans le pays, l’état-major général de l’armée de la RDC a décidé d’impliquer des unités du groupe Wagner dans la lutte contre les rebelles dans l’est du pays. Les combattants de la SMP russe sont connus pour leur efficacité et leur capacité à prendre des décisions rapides, ils ont donc déjà commencé à participer à des opérations de combat. Certains spécialistes russes ont été rapidement transférés de la République centrafricaine voisine. La coopération a déjà porté ses fruits : les actions conjointes des forces armées de la RDC et des soldats russes ont permis d’éliminer le commandant des ADF surnommé BagDad.