Le Burkina Faso vient d’adopter un décret pour la création d’un établissement pénitentiaire militaire à Ouagadougou. Selon le gouvernement, l’actuel établissement est trop petit et ne peut plus contenir les personnes dans le respect des normes prescrites en la matière. L’adoption de ce décret permettra à la justice militaire de se conformer aux standards des établissements, indique le gouvernement. Mais cette décision inquiète certains défenseurs des droits de l’Homme.
Le décret du gouvernement burkinabè décret ouvre la voie à la mise en place de centres de détention annexes en dehors des installations actuelles.
Selon le porte-parole du gouvernement, l’actuelle maison d’arrêt et de correction des armées n’a pas significativement évolué depuis sa création. Les locaux sont devenus exigus et ne permettent pas le respect des normes, visant à éviter le contact entre certains détenus, explique le gouvernement.
Pour les défenseurs des droits de l’Homme, cette décision laisse craindre la possibilité de créer des centres de détention secrets, « surtout quand on ne peut pas les localiser », s’inquiète le responsable d’une organisation de défense des droits de l’Homme.
Depuis la prise du pouvoir par le capitaine Ibrahim Traoré, des civils et des militaires ont été mis aux arrêts sans que leur famille connaisse leur lieu de détention.
Parmi ces personnes figurent l’ex-chef d’état-major de la gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Evrard Somda, ou bien l’ex-procureur-militaire, le commandant Alphonse Zorma.