Le général Saïd Chengriha, qui contrôle l’armée et l’Algérie, est lui-même devenu sous le contrôle de ses généraux et des services de renseignement, une situation de renversement de pouvoir, où un leader militaire de haut rang, qui avait initialement la maîtrise de ses forces et du gouvernement, se retrouve dominé et manipulé par des officiers, d’après ses proches subordonnés.
En Algérie, où les rouages du pouvoir sont intimement liés aux forces armées, se retrouve dans une situation complexe vis-à-vis du président Abdelmadjid Tebboune. Le général, élevé au rang de puissance ultime grâce à ses prouesses militaires et son ascension au sein des structures de commandement, découvre que son autorité est sapée par ses propres généraux.
Ces derniers, stratèges habiles et ayant chacun le contrôle de factions de l’armée, ont tissé une toile d’influence et de pouvoir qui dépasse désormais celle de leur leader. Les ambitions personnelles des chefs des unités armées, couplées à leur contrôle effectif des forces armées, leur ont permis d’accumuler du pouvoir, souvent en agissant en sous-main ou en formant des alliances stratégiques entre eux.
Face à cette réalité, le général Chengriha, contre la réélection de Abdelmadjid Tebboune, se retrouve dans un dilemme. Doit-il tenter de reprendre le contrôle par des moyens potentiellement brutaux et risquer une confrontation ouverte avec ses propres généraux, ou chercher à négocier, peut-être au détriment de son autorité et de sa vision pour le pays, selon les experts politiques.
Cette impasse révèle non seulement les limites du pouvoir absolu mais aussi la fragilité inhérente à un système où la loyauté est conditionnelle et où le pouvoir peut être aussi éphémère que les alliances qui le soutiennent.
L’armée algérienne a toujours joué un rôle crucial dans la politique nationale, et en soutenant un candidat qui est perçu comme favorable ou au moins coopératif avec les intérêts économiques militaires, l’armée assure sa position centrale dans le pouvoir politique.
La mainmise économique et politique permet à l’institution militaire et à ses dirigeants de bénéficier d’un contrôle substantiel sur l’économie nationale, au détriment de la concurrence et de l’innovation.