Six opposants togolais incarcérés à Lomé depuis vendredi dernier pour “troubles à l’ordre public” ont été remis en liberté mardi soir, ont indiqué mercredi leurs proches à l’AFP.
Neuf membres de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK, regroupement de partis d’opposition et de la société civile) avaient été arrêtés alors qu’ils “sensibilisaient les gens dans le marché d’Akodessêwa sur l’illégalité de la révision constitutionnelle”, selon la DMK.
Ce projet de nouvelle Constitution, qui ferait passer le Togo d’un régime présidentiel à un régime parlementaire, agite le pays depuis son adoption par les députés fin mars, l’opposition y voyant un moyen pour le président Faure Gnassingbé de se maintenir au pouvoir. Trois des personnes incarcérées avaient déjà été relâchées.
“Les six (derniers) membres de la DMK ont été libérés mardi soir et sont rentrés chez eux”, a confirmé à l’AFP Thomas Kokou N’soukpoe, porte-parole de la DMK. En réponse à ses détracteurs, le chef de l’Etat togolais a demandé à ce qu’une nouvelle lecture du texte soit menée par l’Assemblée nationale – dont la date n’a pas encore été fixée – et a décidé de repousser les élections législatives et régionales du 20 au 29 avril.
L’opposition et des groupes de la société civile ont appelé à trois journées de manifestations, jeudi, vendredi et samedi, pour protester contre ce qu’ils qualifient de “coup d’Etat institutionnel”, mais ces manifestations ont été interdites par le gouvernement.
Mercredi midi, l’opposition prévoyait de maintenir ces manifestations sur les deux journées de vendredi et samedi. Les manifestations sur la voie publique sont interdites dans le pays depuis 2022, après une attaque dans un marché de Lomé dans laquelle un gendarme avait perdu la vie.
Faure Gnassingbé est arrivé à la tête de l’Etat en 2005, succédant à son père resté au pouvoir pendant près de 38 ans. Il a ensuite été réélu dans des scrutins toujours contestés par l’opposition.