Une information RFI : Ablassé Ouedraogo a été libéré. Réquisitionné de force dans l’armée burkinabè fin décembre, le leader du parti Le Faso Autrement a été rendu à la vie civile ce jeudi 7 mars dans la matinée.
15 kilos en moins, 80 000 francs CFA de soldes et une humeur presque inchangée, c’est ce que l’ex-ministre des Affaires Étrangères burkinabés a confié à RFI avec un ton presque jovial. Ablassé Ouedraogo a donc rejoint son domicile, hier jeudi, après 80 jours passés dans différents camps militaires au centre nord du pays.
Aussitôt sa démobilisation confirmée, c’est sa famille que le leader du Faso Autrement a prévenue la première. L’ex-ministre des Affaires étrangères a pris le temps de rapidement les appeler au téléphone pour les informer de cette fin de service obligatoire avant de rentrer chez lui.
Âgé de 70 ans, Ablassé Ouedraogo avait fait l’objet d’une arrestation le 24 décembre avant d’être transféré dans différentes bases militaires, avec d’autres figures de la société civile comme le défenseur des droits de l’homme Daouda Diallo. Récemment, on avait pu les voir dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux en treillis et maniant une kalachnikov dans des exercices militaires un peu dérisoires.
Connu pour son caractère enjoué, l’homme politique, que nous avons pu joindre au téléphone, se dit soulagé et amaigri. Mais il tient à faire savoir, en dépit des épreuves, qu’il a gardé sa « nature joviale ».
Les conditions de l’enrôlement forcé d’Ablassé Ouedraogo avaient fait l’objet de nombreux commentaires sur la politique répressive du régime en place. De multiples recours et décisions de justice, invalidant ces réquisitions militaires forcées, ne sont pas respectées par le gouvernement de Ouagadougou.