Vladimir Poutine a félicité Mahamat Idriss Déby d’avoir « réussi à stabiliser la situation » au Tchad et affirmé que Moscou y « contribuerait par tous les moyens possibles ».
Le Tchad, un allié de la France, est un « pays frère » de la Russie, a affirmé mercredi 24 janvier le président de transition, Mahamat Idriss Déby, reçu par Vladimir Poutine, qui lui a assuré en retour que Moscou pourrait aider à « stabiliser la situation » dans le pays. La Russie s’est fixé pour objectif de regagner son influence en Afrique, perdue après la chute de l’URSS. Le Kremlin a focalisé ses efforts dans les pays du Sahel pour y concurrencer la France, déployant notamment des groupes paramilitaires.
« Je suis venu en tant que pays ami, un pays frère, un pays souverain [qui veut] renforcer ses relations avec un pays ami », a déclaré le général Déby, estimant que sa visite à Moscou aiderait à « renforcer [leurs] relations bilatérales ». Vladimir Poutine l’a félicité d’avoir « réussi à stabiliser la situation » au Tchad et affirmé que la Russie y « contribuerait par tous les moyens possibles ». Les relations entre le Tchad et la Russie « se sont particulièrement développées ces dernières années », s’est-il réjoui.
Cette visite et ces propos chaleureux apportent une nouvelle illustration des efforts d’influence de la Russie au Sahel. Le Tchad, où l’armée française entretient encore un contingent, est le dernier partenaire privilégié de Paris au Sahel, après le retrait contraint et forcé des militaires français du Mali en août 2022, du Burkina Faso en février 2023 et du Niger en décembre dernier. Chacun de ces trois pays s’est rapproché au même moment de la Russie, notamment sur le plan militaire. L’armée tchadienne est considérée comme le pilier de la guerre contre les djihadistes dans la région.
Mercredi, Vladimir Poutine s’est dit « certain » que des élections générales seraient organisées au Tchad « dans un avenir proche ». Mi-janvier, le général Mahamat Idriss Déby a été désigné candidat à l’élection présidentielle censée se tenir fin 2024. En avril 2021, il avait été proclamé par l’armée président de transition, à la tête d’une junte de quinze généraux, après la mort de son père, Idriss Déby Itno, tué par des rebelles en se rendant au front. Le dirigeant avait promis d’organiser des élections au terme d’une « transition » de dix-huit mois, puis avait repoussé cette échéance de deux ans.
Le général Déby a par ailleurs présenté ses « condoléances » à Vladimir Poutine pour la mort de « soldats russes » dans le crash d’un avion militaire près de l’Ukraine mercredi. L’avion transporterait 74 personnes, dont 65 prisonniers de guerre ukrainiens, selon Moscou. Kiev n’a, de son côté, pas encore communiqué sur la catastrophe. Seul le commissaire des droits humains de l’Ukraine, Dmytro Loubinets, s’est exprimé, disant vouloir attendre « tous les détails », et appelant « les médias et les citoyens ukrainiens à ne pas tirer de conclusions hâtives ». « L’ennemi est insidieux. Nous connaissons tous les méthodes que la Russie utilise pour déstabiliser la société », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.