Au Tchad, les forces politiques se penchent désormais sur leurs stratégies pour la présidentielle

Au Tchad, les forces politiques se penchent désormais sur leurs stratégies pour la présidentielle

Au Tchad, la course à la présidentielle est-elle lancée ? Le week-end du 13 au 14 janvier 2024, le MPS, parti au pouvoir sous l’ancien président Idriss Déby, a pris les devants en proposant au chef de la transition, Mahamat Idriss Déby, d’être candidat au scrutin. Celui-ci doit encore se positionner. Mais, alors que cette élection n’a encore ni date ni mode d’emploi, l’ensemble des forces politiques commence à réfléchir à la stratégie à adopter.

Si peu d’observateurs doutaient de la volonté de Mahamat Idriss Déby de participer aux élections – le président de transition du Tchad n’avait pas encore donné de signe de vouloir lancer sa campagne – le Mouvement patriotique du salut (MPS) l’a fait pour lui en lui « proposant » de porter ses couleurs.

« On sait très bien que c’est la présidence qui a monté tout cela », estime un opposant, qui parle de « précipitation » et de « forcing », avec pour conséquence « de rendre suspicieuses toutes les prochaines décisions de la transition, puisque le principal joueur supervise l’écriture des règles du jeu ». Une référence aux projets de loi concernant le Conseil constitutionnel et l’autorité électorale qui seront débattus par le Conseil national de transition (CNT) la semaine prochaine.

Les adversaires de la nouvelle constitution attendent pour se positionner par rapport au scrutin
Après une caravane aux airs de pré-campagne durant laquelle il martelait son programme, l’opposant Succès Masra est devenu Premier ministre. « Il n’a eu aucune prise sur ces projets de loi ni sur la formation de son équipe », remarque un ancien cadre de la présidence. « C’est à se demander s’il n’est pas là pour accompagner le processus, ajoute un de ses adversaires. Dans le cas contraire, s’il veut être candidat, cet attelage va rapidement exploser en vol ».

Les adversaires de la nouvelle constitution, comme l’ex-Premier ministre Albert Pahimi Padacké, Brice Mbaïmon ou Max Kemkoye, attendent pour se positionner par rapport au scrutin : ils demandent notamment une révision du fichier électoral.