Le général soudanais « Hemedti » s’est rendu, ce jeudi 28 décembre, en Éthiopie, après l’Ouganda mercredi. Le chef des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre contre l’armée au Soudan et le général al-Burhan depuis avril, avait rencontré le président ougandais, Yoweri Museveni. Au Soudan, les initiatives diplomatiques se multiplient ces temps-ci pour sortir le pays de la guerre civile.
Le général Mohammed Hamdan Dogolo, également connu sous le nom de « Hemedti », commandant des forces paramilitaires en guerre contre l’armée au Soudan, était ce jeudi 28 décembre en Éthiopie, au lendemain d’une visite en Ouganda, ses premiers déplacements à l’étranger depuis le début du conflit, a annoncé le gouvernement éthiopien, rapporte l’AFP.
Ces voyages interviennent alors que l’organisation est-africaine, l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) – dont l’Ouganda et l’Éthiopie sont membres, redouble d’efforts pour amener à la table des négociations le général «Hemetti» et le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhan.
« Le chef des Forces paramilitaires de soutien rapide soudanaises, le général Mohammed Hamdan Dogolo, arrive aujourd’hui à Addis-Abeba », a annoncé le ministère éthiopien des Affaires étrangères dans un message sur X (ex-Twitter), accompagné de photos le montrant accueilli à sa descente d’avion par le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Demeke Mekonnen.
The leader of Sudan’s Paramilitary Rapid Support Forces (RSF) General Mohamed Hamdan Dagalo, arrives in Addis Ababa today.
Deputy Prime Minister and Foreign Minister, Demeke Mekonnen welcomed the General at Bole International Airport. pic.twitter.com/5Llj1p71D1
— The Ministry of Foreign Affairs of #Ethiopia 🇪🇹 (@mfaethiopia) December 28, 2023
« Hemedti » a rencontré le Premier ministre Abiy Ahmed, qui a affirmé sur X avoir eu « une discussion sur (comment) assurer la paix et la stabilité au Soudan ».
Earlier today I received Mohamed Hamdan Dagalo and his delegation for a discussion on securing peace and stability in the Sudan. pic.twitter.com/D7IDwFTHih
— Abiy Ahmed Ali 🇪🇹 (@AbiyAhmedAli) December 28, 2023
Depuis le début de la guerre, les déplacements de « Hemedti » se font dans le plus grand secret. Sa position est d’ailleurs rarement connue. Mais sa visite en Ouganda serait le premier voyage officiel à l’étranger du chef des Forces de soutien rapide. Il a rencontré, mercredi 27 janvier, le président Yoweri Museveni dans sa résidence de Rwakitura, dans le sud-ouest du pays.
I welcomed Gen. Mohamed Hamdan Daglo, the former Deputy Chairman of the Transitional Sovereignty Council of Sudan, to my country home in Rwakitura. During our meeting, he briefed me on the current situation in Sudan. pic.twitter.com/B5zKWO3O98
— Yoweri K Museveni (@KagutaMuseveni) December 27, 2023
Selon « Hemedti », Kampala serait d’accord pour tout mettre en œuvre en faveur de la paix. En attendant, l’officier dit rester prêt à rencontrer son ennemi.
D’ailleurs, la rencontre ougandaise vient contrebalancer le blocage de l’IGAD. L’organisation sous-régionale avait annoncé une rencontre inédite entre « Hemedti » et al-Burhan ce jeudi. Mais Djibouti, qui préside l’institution, vient d’annoncer son report à janvier, officiellement pour « raisons techniques ». Selon la presse soudanaise, l’IGAD souhaiterait aussi la présence de trois leaders est-africains pour faciliter les discussions.
Ces initiatives diplomatiques viennent s’ajouter à celle, lundi, de Tagad Dum. La nouvelle coalition soudanaise de partis politiques et organisations de la société civile a, elle aussi, demandé aux leaders des deux camps d’accepter une rencontre en urgence. C’est l’ancien Premier ministre de transition, Abdallah Hamdok, à la tête de l’alliance depuis octobre, qui a proposé ce face-à-face aux généraux « Hemedti » et al-Burhan.
Ces derniers temps, c’est la diplomatie africaine qui s’active, alors que les pourparlers de Jeddah, sous l’égide de l’Arabie saoudite et des États-Unis, eux, sont au point mort.