Au Liberia, 20 tickets présidentiels sont en lice en vue du scrutin du mardi 10 octobre. Parmi les têtes d’affiches, figure le président sortant Georges Weah et l’ancien vice-président Joseph Boakai. Mais certains ont aussi des profils atypiques, avec des personnalités qui ont viré d’une carrière internationale vers la politique.
Alexander Cummings a d’abord fait ses armes au sein de la firme internationale Coca-Cola, dont il a dirigé la branche Afrique. Cet homme de 66 ans, espère mettre l’accent sur le secteur privé, pour créer des emplois. Il veut aussi assainir l’environnement des affaires en mettant un terme à la corruption.
« Je suis déterminé à faire traduire en justice toute personne soupçonnée d’avoir volé de l’argent public. Peu importe son statut, il ou elle sera puni.e par la loi. Par ailleurs, il faut augmenter les salaires, car on voit actuellement que les fonctionnaires, les professeurs ou les policiers ont épuisé leur paie au milieu du mois et ils n’arrivent pas à satisfaire leurs besoins. »
Sur cette lancée, Alexander Cummings veut créer une Cour pour juger les crimes économiques et les crimes de guerre.
Sarah Nyanti, la candidate de la Ligue pour la libération africaine, développe un projet similaire. Car pour cette ancienne haut-fonctionnaire des Nations Unies, les séquelles des guerres civiles sont encore visibles : « J’entends les rhétoriques tribales. J’entends aussi des gens dire que s’ils n’obtiennent pas quelque chose en leur faveur, il y aura à nouveau la guerre. Les Libériens ont des blessures profondes. C’est pourquoi je propose de créer une commission historique. Son rôle sera d’entendre les victimes et de se remémorer les souffrances. Cette commission comportera aussi un volet justice, car sans justice, on ne peut pas avancer. ».
Les électeurs ont un large choix pour ce scrutin. Le ticket présidentiel qui remportera cette élection devra surmonter un contexte économique difficile, marqué par le chômage des jeunes.