Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra a envoyé sur les roses son homologue français Emmanuel Macron, qui demandait le départ des instructeurs militaires russes sur place, selon RFI.
Un pays souverain. La Centrafrique entend prendre seule ses décisions à propos des instructeurs russes présents sur son sol. C’est ce qu’a fait comprendre le président Faustin Archange Touadéra à Emmanuel Macron, lors de sa visite à Paris, rapporte RFI.
Le dirigeant français aurait en effet fait pression, évoquant un éventuel retrait des instructeurs russes comme condition à un rapprochement entre la France et la Centrafrique. Mais Faustin Archange Touadéra a répondu qu’il traitait «avec le pouvoir russe dans le cadre d’un accord de défense et de formation entre États», avant d’ajouter que le reste «n’était pas son affaire», selon RFI.
«On ne pose pas des conditions dans nos relations bilatérales et le président de la République l’a répété hier: nous sommes jaloux de notre souveraineté», a d’ailleurs affirmé Albert Yaloke Mokpeme, porte-parole de la présidence centrafricaine après cette rencontre.
Relation fraîche
Paris avait décidé de suspendre la coopération militaire avec Bangui en 2021, considérant qu’une campagne anti-française était menée dans le pays, prétendument téléguidée par la Russie. Les derniers militaires français, qui soutenaient une mission des Casques bleus, avaient quitté le pays fin 2022.
Auparavant, l’ambassadeur français Jean-Marc Grosgurin avait été déchu de son statut privilégié. Les autorités centrafricaines lui avaient reproché de s’adonner à la «désinformation et à la délation».
Côté russe, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait annoncé fin juin que le travail des instructeurs russes en Centrafrique se poursuivrait. Plus d’une centaine de personnels sont aujourd’hui sur place.