En Tunisie, les proches des détenus dits « politiques » font encore entendre leurs voix. Ce 7 septembre 2023, ils se sont donné rendez-vous devant la cour d’appel de Tunis. Alors que leur détention risque d’être prolongée de quatre mois, les familles s’inquiètent.
Les mois passent et les slogans restent les mêmes en Tunisie : « Liberté pour les prisonniers politiques » Six mois après l’arrestation de son père, l’avocat Ghazi Chaouachi, son fils, Youssef Chaouachi, plaide sa cause et celle de ses camarades d’infortune.
Une vingtaine de personnalités de bords politiques différents, mais toutes accusées d’atteinte à la sécurité de l’État à des degrés divers : « Il est temps que les autorités libèrent tous les prisonniers politiques. Nous, ses proches, nous sommes interdits de rendre visite à mon père. Il n’a pas le droit de lire, d’avoir des livres. Ils l’ont placé en cellule avec des détenus de droits communs. Les conditions de détention sont mauvaises, c’est sale, il n’y a pas d’eau chaude, parfois pas d’eau du tout. »
« Nous le disons haut et fort : la justice est à la solde du pouvoir exécutif »
Quelques partis politiques étaient aussi représentés. C’est le cas d’Al Joumhouri, un petit parti de gauche, dont le Secrétaire général Issam Chebbi est lui aussi en prison. Wissem Sghaïer, le porte-parole du mouvement, avouait se faire peu d’illusions sur la capacité des tribunaux tunisiens à rendre la justice dans ce dossier : « Nous le disons haut et fort : la justice est à la solde du pouvoir exécutif, les juges vivent dans la peur. Ils reçoivent des pressions, et même des menaces de la part de l’exécutif. »