Des ministres des Affaires étrangères et représentants diplomatiques des États voisins du Soudan, pays en guerre depuis le 15 avril 2023, se sont réunis ce 7 août 2023 à Ndjamena. Ils y « ont passé en revue la situation qui y prévaut actuellement avec ses effets sur chacun des pays limitrophes ».
Un comité composé de ministres des Affaires étrangères et représentants des pays voisins du Soudan – Centrafrique, Égypte, Érythrée, Éthiopie, Libye, Soudan du Sud et Tchad – s’est réuni à Ndjamena ce lundi 7 août 2023. Près de quatre mois après le début du conflit soudanais et malgré de nombreuses tentatives de médiation, les espoirs de paix semblent toujours aussi faibles.
Cette rencontre fait suite au sommet des chefs d’État et de gouvernement qui s’est tenue en juillet 2023 au Caire. Les pays voisins du Soudan ont de nouveau appelé au dialogue entre les belligérants et à maintenir les couloirs humanitaires ouverts pour assister les populations. Ils ont aussi évoqué la construction d’entrepôts aux frontières soudanaises pour faciliter le transport de l’aide humanitaire et d’hôpitaux pour la prise en charge médicale.
Ils ont également interpellé les partenaires internationaux pour financer certaines actions, afin de secourir les victimes directes de cette crise. Ces partenaires sont aussi appelés à combler le déficit du plan de réponse humanitaire, surtout dans les besoins vitaux des populations. À ce jour, moins de 20% des besoins ont par exemple été financés pour le Tchad, selon le système des Nations unies.
Pour arriver à tout cela, il faut la volonté politique de tous les acteurs soudanais pour mettre tous les Soudanais à la table du dialogue et de créer un cadre propice pour un retour à la paix dans ce pays, estime notamment Mahamat Saleh Annadif, le ministre des Affaires étrangères du Tchad.
Ce dernier et ses homologues ont convenu de se réunir à nouveau en marge de la prochaine Assemblée générale des Nations unies, en septembre prochain.
Depuis le 15 avril 2023, la guerre entre l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan et les paramilitaires des Forces de soutien rapide du général Mohamed Hamdane Dogolo dit Hemedti a fait plusieurs milliers de morts et près de 4 millions de déplacés et réfugiés. « La plupart se sont réfugiés dans d’autres régions du pays et des centaines de milliers ont traversé les frontières et se sont réfugiés dans les pays voisins, où ils vivent dans des conditions humanitaires absolument catastrophiques. Surtout au Tchad », assurait récemment Donatella Rovera, chargée des crises et des conflits à Amnesty International, ONG ayant publié un rapport intitulé « La mort a frappé à notre porte ».