Au Burkina Faso, une attaque de djihadistes présumés fait une vingtaine de morts

Les victimes, pour la plupart des commerçants, ont été tuées dimanche près de la ville de Bittou, dans la région du Centre-Est frontalière avec le Togo.

Une vingtaine de personnes ont été tuées dimanche 6 août au Burkina Faso lors d’une attaque de djihadistes présumés à Nohao, près de la ville de Bittou, dans la région du Centre-Est frontalière avec le Togo, a appris lundi l’Agence France-Presse (AFP) de sources sécuritaires et locales.

« L’attaque a fait une vingtaine de morts, essentiellement des commerçants », a précisé à l’AFP une source sécuritaire. Un commerçant rapporte de son côté un bilan de « vingt-cinq personnes tuées » et « plus d’une quinzaine de camions de transport pillés puis incendiés par les terroristes ». Un autre a fait part d’une « dizaine de blessés », évacués à Bittou, où les commerçants revenaient après s’être rendus au marché de Cinkansé, ville commerciale frontalière du Togo.

« Nous déplorons des pertes en vies humaines dont les corps ont été déposés » à « la morgue du CHR [centre hospitalier régional] de Tenkodogo », chef-lieu de la région du Centre-Est, a rapporté dans un communiqué un responsable local, Sami Beranger Pooda, qui ne précise aucun chiffre. Une autre attaque est survenue « jeudi vers 18 heures » (20 heures en France), selon la même source sécuritaire, et « a visé un convoi de plusieurs dizaines de véhicules transportant des marchandises ».

Depuis 2015, le Burkina Faso est pris dans une spirale de violences perpétrées par des groupes djihadistes affiliés à l’Etat islamique et à Al-Qaida. Elles ont causé plus de seize mille morts civils et militaires depuis 2015, selon l’ONG Armed conflict location and event data project (Acled), dont plus de cinq mille depuis le début de l’année 2023.

Ces violences ont en outre entraîné le déplacement de plus de deux millions de personnes à l’intérieur du pays. Mi-juillet, le président et capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir en septembre 2022 par un coup d’Etat, avait déploré « des attaques de plus en plus récurrentes contre les civils », jugeant que les djihadistes faisaient preuve de « lâcheté ».