S’il y avait besoin de voir à quel point Macron n’a désormais aucune marge de manœuvre au Sahel, et combien c’est aux États-Unis directement que s’adressent les marionnettes de l’occident, baptisées chez nous «présidents élus», alors que la plupart ont été élus dans des scrutins controversés à la fois parce que les urnes ont été «bourrées», les résultats proclamés d’avance et les votes achetés1. Alors que l’on nous décrit du côté du «mal» des militaires et de l’autre un pouvoir civil, ce qui est une fiction : il suffit de voir que les deux négociateurs en chef de la CEDEAO, l’ancien président du Nigeria Abdulsalami Abubakar et le sultan de Sokoto sont eux-mêmes des militaires de haut rang et que la plupart des pays dits «démocratiques» sont sous la surveillance d’armées occidentales, française mais aussi américaine, sans parler du couteau sur la gorge du FMI, de la Banque mondiale, de la pompe à fric pour dirigeants des crédits de l’UE. La question, mais se pose-t-elle réellement au vu de la manière dont est présenté le cas ukrainien, celui de Taïwan et maintenant celui du Niger, est de savoir ce qu’avec l’empire Bolloré, le reste des médias français passé aux mains d’un Tchèque oligarque de l’OTAN ou de Bouygues et Dassault, Arnaud, etc… va relayer et comment vont se positionner les forces politiques de gauche ? Vont-ils relayer les exigences des peuples africains, y compris là aussi des partis communistes ou vont-elles comme à leur ordinaire nous refaire le coup du méchant Poutine flanqué de Wagner face à des agneaux qui luttent pour la démocratie ? En faisant bloc derrière une résolution 390 à la mode africaine ? Vont-ils là aussi accepter l’escalade de la guerre otanesque en jouant à la «démocratie» ?
La délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, arrivée jeudi dans la nuit à Niamey a écourté son séjour au Niger. Dépêchée par le président du Nigeria, Bola Tinubu, président en exercice de l’organisation sous-régionale, et comprenant notamment l’ancien président du Nigeria Abdulsalami Abubakar et un leader traditionnel et religieux de premier plan, le sultan de Sokoto au Nigeria, cette délégation venue pour obtenir par le dialogue le retour à l’ordre constitutionnel, n’a finalement pas rencontré le chef du gouvernement provisoire. C’est dire la détermination des actuels dirigeants du Niger qui comme ceux de Bamako et du Burkina ont décidé, fort de l’appui de la population, de résister : «vous voulez faire la guerre, faites là au nom des maîtres que vous vous êtes donnés. Parce que derrière la délégation du CEDEAO, chacun voit bien qui se profile, les armées françaises et celles des États-Unis mais aussi le FMI et la banque mondiale, les financements de l’UE».
Si le dirigeant actuel du Niger n’a pas voulu rencontrer la délégation, il lui a répondu à la télévision
Ils ont, dans un communiqué lu à la télévision nationale, dénoncé plusieurs accords militaires conclus avec la France, qui concernent notamment le «stationnement» du détachement français et le «statut» des militaires présents dans le cadre de la lutte antidjihadiste. «Face à l’attitude désinvolte et la réaction de la France relativement à la situation» au Niger, «le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie décide de dénoncer les accords de coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense avec cet État», a déclaré Amadou Abdramane.
Mettre «fin aux fonctions des ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires de la république du Niger» de quatre pays : la France et les États-Unis, deux alliés du président Bazoum, le Nigeria, dont le président Bola Tinubu est également à la tête de la CEDEAO et qui a prononcé des sanctions contre le Niger – suspension des transactions financières et commerciales, gel des avoirs des putschistes, coupure de l’approvisionnement en électricité… –, et le Togo.
En lançant un avertissement à la CEDEAO, laquelle a posé un ultimatum au 6 août pour le retour à l’ordre constitutionnel, sans quoi une intervention militaire était possible. «Toute agression ou tentative d’agression contre l’État du Niger verra une riposte immédiate et sans préavis des Forces de défense et de sécurité nigériennes sur un de ses membres, à l’exception des pays amis suspendus», préviennent les militaires. Les pays amis suspendus sont on le sait le Burkina Fasso, le Mali.
C’est dans ce contexte qu’intervient l’appel du président déchu, en anglais dans le Washington Post relayé par la presse de Bolloré2
Le coup d’État au Niger pourrait avoir des conséquences «dévastatrices» pour le monde et faire passer la région du Sahel sous «influence» de la Russie, via les mercenaires du groupe Wagner, écrit le président élu Mohamed Bazoum dans une tribune parue jeudi soir dans le Washington Post. Par conséquent, «j’appelle le gouvernement américain et l’ensemble de la communauté internationale à aider à restaurer l’ordre constitutionnel», ajoute Mohamed Bazoum dans une première longue déclaration publique depuis qu’il a été renversé le 26 juillet par des militaires putschistes.
La missive a aussitôt été relayée par le groupe Bolloré en France, ce qui montre que le système de propagande ne se donne même plus l’argument d’une presse pseudo objective comme The Guardian, Le Monde, elle passe directement à Bolloré l’extrême droite et son empire africain : «J’écris ceci à titre d’otage», lance Mohamed Bazoum séquestré depuis que son gouvernement a été renversé le 26 juillet dernier par des militaires putschistes. «Ce coup (…) n’a aucune justification et s’il réussit cela aura des conséquences dévastatrices pour notre pays, notre région et le monde entier», souligne-t-il. «Dans la région trouble du Sahel, au milieu de mouvements autoritaires qui se sont imposés chez certains de nos voisins, le Niger est le dernier bastion pour le respect des droits», poursuit-il dans ce texte publié en anglais et le fond de sa démonstration est que l’Afrique va basculer vers la Russie et les mercenaires de Wagner.
La presse de Bolloré d’extrême-droite et qui est étroitement liée au pillage du continent africain a aussitôt relayé le Washington Post et voici le résumé : Le Burkina Faso et le Mali, pays voisins également dirigés par des militaires «emploient des mercenaires criminels comme le groupe Wagner» pour «régler les problèmes de sécurité» plutôt que de «renforcer leurs propres capacités». Or, «l’ensemble de la région centrale du Sahel pourrait passer sous influence russe via le groupe Wagner dont le terrorisme brutal a été clairement exposé en Ukraine», poursuit Mohamed Bazoum démocratiquement élu en 2021.
Oui les conséquences peuvent être dévastatrices parce qu’il s’agit bien de provoquer l’embrasement de toute l’Afrique, parce que les présidents considérés comme démocratiques, à savoir inféodés à l’Occident au point de lui livrer quasiment gratuitement (sauf bakchich présidentiel et élites corrompues) les ressources du pays comme l’uranium, ont des peuples, une jeunesse qui est dans le même état d’esprit que ceux du Niger. Des peuples qui crient famine comme l’explique aujourd’hui le parti communiste du Benin et qui savent bien que ceux qui sont derrière le terrorisme sont les occidentaux, France et USA, Grande Bretagne, Belgique, etc…
La question mais se pose-t-elle ? est de savoir ce que le reste des médias français va relayer et comment vont se positionner les forces politiques de gauche ? Vont-ils relayer les exigences des peuples africains, y compris là aussi des partis communistes ou vont-ils comme à leur ordinaire nous refaire le coup du méchant Poutine flanqué de Wagner face à des agneaux qui luttent pour la démocratie ? Un nouveau Zelensky pour une nouvelle Ukraine sur tous les continents ? En faisant bloc derrière une résolution 390 à la mode africaine ? Vont-ils là aussi accepter l’escalade de la guerre otanesque en jouant à la «démocratie» ?