Les pays limitrophes du Niger, membres de la Cédéao, appliquent déjà les sanctions décidées dimanche par le sommet des chefs d’État de l’institution régionale. Par exemple, le Bénin a fermé sa frontière avec le Niger, la porte d’entrée de toutes les importations qui transitent par le port de Cotonou.
Le Bénin a fermé sa principale frontière avec le Niger dès dimanche, juste après le sommet. Selon nos informations, toutes les activités au port de Cotonou qui concernent le Niger sont suspendues. Plusieurs sources rapportent que de nombreux camions en route pour Niamey, transportant des conteneurs et du vrac chargé au port de Cotonou, sont actuellement bloqués à la frontière, côté Bénin. En revanche, les voyageurs sont autorisés à circuler rapportent des témoins.
Ce corridor Cotonou-Niamey est long de 1060 kilomètres.
Le Niger, principal partenaire du port béninois, fait passer la plupart de ses importations par Cotonou. Une fois déchargées des bateaux, elles prennent la route de Niamey.
Il y a des véhicules d’occasions, des produits alimentaires, pharmaceutiques, de l’essence et beaucoup d’autres produits. Ce corridor est le plus fréquenté de la région et des statistiques estiment à 1000 le nombre de véhicules qui franchissent cette frontière chaque jour.
En visite officielle au Bénin en mars dernier, le président Bazoum avait déclaré que ce corridor était vital pour son pays avant d’ajouter que le port de Cotonou était aussi le port du Niger.
Niger: un pays très dépendant de l’aide internationale
Le Niger est l’un des pays les plus pauvres du continent. Très dépendante de l’agriculture, son économie est donc soumise aux aléas climatiques qui touchent les récoltes. Alors, pour boucler son budget, Niamey compte beaucoup sur l’aide internationale. Rien que l’an dernier, la Banque Mondiale a engagé 1,5 milliard de dollars pour le Niger.
Le Fond monétaire international, l’Union européenne, l’Agence française de développement : tous contribuent au budget de Niamey à hauteur de plusieurs centaines de millions de dollars chaque année. Un soutien que le coup d’État pourrait menacer.
Dans un communiqué mercredi dernier, la Banque Mondiale « condamnait fermement toute tentative de prise de pouvoir par la force » et « exhortait toutes les parties à maintenir la paix, la stabilité et la sécurité ».
Les sanctions pourraient toucher un autre pan de l’économie nigérienne : les exportations d’uranium et de pétrole. Car pour exporter son or noir, Niamey compte sur la mise en service, d’ici la fin de l’année, d’un oléoduc entre les régions pétrolifères de l’est et les ports du Bénin. Or, les pays de la Cédéao, dont fait partie le Benin, ont décidé d’un blocus temporaire sur les exportations