L’armée congolaise fait le bilan d’un mois d’opérations militaires dans le territoire de Beni, dans l’est de la RDC. Après le massacre imputé au groupe armé ADF dans un lycée en Ouganda, à la frontière entre les deux pays, les forces de la coalition FARDC-UPDF ont intensifié leurs actions pour mettre fin à la menace du groupe islamiste, notamment dans la vallée de Mwalika. L’armée congolaise annonce que 16 « terroristes » ont été tués, dont plusieurs leaders.
Cette zone de Mwalika, située à plus d’une vingtaine de kilomètres à l’est de Beni, c’est un fief historique des ADF. « C’est là qu’ils se sont installés quand ils sont arrivés en RDC », confirme un chercheur spécialiste du groupe islamiste. « Pendant longtemps, ils n’y ont pas mené d’actions contre les civils, mais désormais, c’est l’une des zones les plus touchées par les violences », détaille notre source. Au mois de juin, la zone de Beni est effectivement celle qui a enregistré le plus de victimes de violences à cause des groupes armés devant le territoire Djugu en Ituri, où sévit la Codeco.
Après l’attaque meurtrière l’un lycée côté ougandais, à Mpondwe, à la mi-juin, les armées des deux pays ont très vite accusé la cellule de Mwalika d’avoir perpétré cet attentat qui a couté la vie à plus de 40 personnes. Elles ont alors intensifié les opérations contre le groupe armé : bombardements, fouilles et ratissages de la vallée afin de neutraliser les assaillants et de tenter de retrouver, sans succès, les lycéens enlevés.
Un proche du numéro deux des ADF parmi les chefs neutralisés
Au bout d’un mois, comme bilan, le commandement conjoint annonce avoir tué plusieurs chefs ADF. Ils sont présentés comme des responsables de cellules sur le sol congolais. Et parmi eux, on retrouve notamment Kabangakane, soupçonné par les militaires d’être celui chargé des opérations du groupe d’Amigo, l’actuel numéro 2 du mouvement islamiste.
« Nous ne crions pas encore à la victoire », nuance un officier de l’armée congolaise qui ajoute que la guerre continue. « Il y a en effet plusieurs risques, explique une source sécuritaire. Tout d’abord, celui des représailles contre les civils, et cela s’est déjà vu par le passé. Mais on peut aussi craindre de voir le mouvement s’enfoncer plus à l’Ouest, comme le territoire de Mambasa ou la réserve de faune à Okapis. Ils pourraient renforcer les cellules déjà présentes dans ces zones et il sera encore plus difficile d’en venir à bout. »