C’est une bombe que relève notre confrère Jeune Afrique dans sa dernière «Lettre confidentielle.» Suspectés d’acquisition frauduleuse de la nationalité et de trafic de passeports, plusieurs Ivoiriens d’origine libanaise ont été incarcérés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan. Ils bénéficiaient d’un réseau d’hommes d’affaires influents.
Les autorités ivoiriennes ont interpellé plus d’une dizaine d’hommes d’affaires d’origine libanaise, suspectés de naturalisation frauduleuse et de trac de passeports. A Abidjan, ce dossier alimente les conversations dans les salons feutrés et les milieux d’affaires. Selon Jeune Afrique, l’influent entrepreneur d’origine libanaise Abbas Badreddine, DG de la société Plastica, a été placé en détention le 17 juillet dernier. Son entreprise est souvent présentée comme un modèle du «Made in Côte d’Ivoire» auprès des investisseurs par les autorités.
Le patron de Plastica, très introduit dans les cercles de pouvoir à Abidjan, est suspecté d’avoir acquis frauduleusement la nationalité ivoirienne, sur la base d’un décret présidentiel de naturalisation obtenu par son père dans les années 2000 sous Laurent Gbagbo. Son nom a été «balancé» aux enquêteurs par l’un des cerveaux du trafic, lui aussi aux arrêts.
La magistrate Georges Agathe Glele Olloe, doyenne des juges d’instruction du pôle pénal économique et financier, en charge de l’enquête, n’a pas hésité à transférer Abbas Badreddine à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan, ainsi qu’une dizaine d’autres Ivoiriens d’origine libanaise. Selon Jeune Afrique, ce sont les services de sécurité du Qatar qui ont alerté les autorités ivoiriennes, surpris de voir de nombreux syriens se présenter à l’aéroport de Doha avec des passeports ivoiriens.