Au moins 87 corps de victimes des Forces de soutien rapide (FSR) ont été retrouvés dans une fosse commune au Darfour-Occidental, au Soudan, selon l’ONU. Le Haut-commissaire aux droits de l’homme Volker Türk a demandé jeudi à Genève des investigations indépendantes.
Les victimes, dont plusieurs femmes et sept enfants, sont surtout des Massalit tués le mois dernier par les rebelles et leurs alliés, selon des indications crédibles relayées par le Haut-Commissariat. Les locaux ont été contraints par les FSR de mettre eux-mêmes les cadavres dans la fosse commune, à au moins deux kilomètres au nord du quartier général de la police à El-Geneina. Au moins 37 corps ont été ensevelis le 20 juin dernier. Le reste a été enterré le lendemain.
Depuis le début des violences entre l’armée et les FSR mi-avril au Soudan, l’ONU avait régulièrement mis en garde contre d’importantes violences ethniques au Darfour. Et des centaines de milliers de personnes ont fui vers le Tchad. Elles font partie des plus de trois millions de civils qui sont déplacés internes ou réfugiés depuis le début de la crise soudanaise. Parmi les victimes, de nombreuses personnes ont été tuées dans les violences après l’exécution du gouverneur du Darfour-Occidental, Khamis Abbaker, tué par les RSF en détention mi-juin.
D’autres ont succombé à des blessures qui n’ont pas été soignées. M. Türk demande aux rebelles et à toutes les parties au conflit de faciliter rapidement la recherche des cadavres et leur évacuation, conformément au droit international. “Je condamne sans réserve l’exécution de civils et de personnes hors de combat”, a-t-il affirmé. Et d’appeler à poursuivre les responsables.