Deux attaques ont eu lieu vendredi, dans le nord et l’ouest du pays, pris depuis 2015 dans une spirale de violences djihadistes qui s’intensifient.
Vingt-deux civils, dont vingt supplétifs de l’armée, ont été tués, vendredi 7 juillet, dans deux attaques de djihadistes présumés dans le nord et l’ouest du Burkina Faso.
« Le village de Kogsablogo », situé près de Boulsa, chef-lieu de la province du Namentenga (région du Centre-Nord), « a fait l’objet d’une attaque dans la journée du vendredi par des groupes terroristes », a fait savoir une source sécuritaire à l’Agence France-Presse (AFP). « Le bilan est de seize Volontaires pour la défense de la patrie [VDP, supplétifs civils de l’armée], tombés [tués] », a précisé cette source. « Dans leur riposte, les éléments ont également infligé des pertes à l’ennemi », a-t-elle ajouté.
Confirmant « l’attaque » qui « a visé les VDP de la localité », un habitant a ajouté qu’au moins deux civils avaient également été tués et deux autres, blessés. « Les assaillants ont également incendié des maisons, des charrettes et des motos, ainsi que le marché », a poursuivi cet habitant, appelant à une « opération militaire d’envergure dans la province du Namentenga, qui connaît une recrudescence des attaques ».
Selon une deuxième source sécuritaire, une autre attaque a eu lieu dans la même journée à Fô, une commune de la province du Houet (région des Hauts-Bassins, dans l’Ouest). « Quatre VDP du village de Kiébani ont été tués dans cette attaque », a-t-elle précisé. Selon des habitants de la commune joints par l’AFP, Fô, ciblée par des violences djihadistes depuis plusieurs semaines, « se vide jour après jour de ses populations ».
Plus de 10 000 morts en huit ans
Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences djihadistes qui s’intensifient. Mercredi, une vingtaine de civils avaient été tués lors de deux attaques menées dans le Nord et dans l’Est.
Le 26 juin, au moins 71 hommes, parmi lesquels figuraient 31 soldats et 40 supplétifs civils de l’armée, étaient morts dans trois attaques de djihadistes présumés. Les deux plus meurtrières ont eu lieu dans la province du Centre-Nord.
Les violences ont, depuis huit ans, causé la mort de plus de 10 000 personnes, civiles et militaires, selon des ONG, et plus de deux millions de déplacés internes. Le pays est dirigé, depuis la fin de septembre 2022, par le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat, le deuxième en huit mois, et qui a affiché sa détermination à combattre les djihadistes malgré la multiplication des attaques.