L’attaque shebab qui a fait cinq morts le week-end dernier au Kenya est la dernière d’une longue série. En un mois, les islamistes somaliens ont fait au moins 25 morts dans le pays, dont une vingtaine parmi les forces de sécurité. Comment expliquer cette recrudescence ? Et comment s’organisent les autorités kényanes pour y faire face ?
C’est le scénario que les services de sécurité kényans redoutaient. Les shebabs ont essuyé d’importants revers côté somalien en 2022 dans le cadre de l’offensive lancée par le nouveau président et la tentation est donc grande pour une partie de ses combattants de se replier côté kényan.
Dans ce contexte, la réouverture de la frontière officielle entre les deux pays est à double tranchant. Pour certains analystes, elle risque de faciliter ces infiltrations shebabs côté kényan, pour d’autres, elle devrait au contraire permettre un meilleur contrôle des mouvements de personnes et de marchandises. Certains voient même dans les attaques répétées des shebabs, une stratégie des jihadistes pour pousser Nairobi à renoncer à rouvrir la frontière et maintenir un vide sécuritaire qui profite à leurs activités.
Quoi qu’il en soit, les autorités kényanes ont envoyé des renforts en policiers et en militaires dans les comtés les plus exposés; Wajir, Mandera, Garissa… Elles promettent aussi d’améliorer leur travail de renseignements. Elles soupçonnent des fuites et des complicités. En visite mi-juin dans le nord du pays, le secrétaire d’État à l’intérieur kényan Kithure Kindiki a demandé aux populations locales de dénoncer les habitants qui aideraient les shebabs à mener leurs attaques en leur fournissant des informations opérations des agences kényanes de sécurité.