En Tunisie, le journaliste Zied el-Heni a été libéré ce 22 juin 2023, lui qui avait été placé en garde à vue après avoir critiqué lors d’une émission un article du code pénal en lien avec l’outrage au chef de l’Etat. « Demain matin, je serai de retour dans ma radio et je serai critique, comme toujours », a-t-il assuré à la sortie d’un tribunal de Tunis.
En Tunisie, moins de 48 heures après avoir été arrêté, le journaliste Zied el-Heni a été libéré jeudi. Un petit séjour en prison pour avoir tourné en dérision en direct à la radio un article de loi condamnant l’offense au chef de l’État.
Libre de ses mouvements, il entend continuer son combat pour la liberté, dit-il à RFI, qui l’a rencontré alors qu’il vient tout juste d’être libéré.
« Moi, je ne dois pas lâcher »
Devant le tribunal de justice de Tunis, Zied el-Heni se prête au jeu des interviews tout en sirotant un café ponctué d’accolades et de sourires. Il n’en revient toujours pas d’avoir été arrêté pour des propos tenus dans le cadre de son métier : « C’est une honte qu’un journaliste soit poursuivi pour la simple raison qu’il a discuté d’un article de loi et pour avoir dit que l’on est en train d’abuser de cet article. »
Lui qui a déjà connu la prison sous l’ancien président Zine el-Abidine Ben Ali relativise ce court retour dans les geôles. Et quand on lui demande ce que cette expérience va changer à sa pratique du journalisme, voici sa réponse, avec un grand rire : « Mais ils sont stupides ! Moi, je ne dois pas lâcher. Demain matin, je serai de retour dans ma radio. Et je serai critique, comme toujours. Et je répéterai avec force : Vive la démocratie ! Vive la liberté ! Vive la Tunisie ! Kaïs Saïed mène le pays vers la dictature. Il est en train de nous enlever nos habits pièce par pièce. »
Le journaliste a retrouvé sa liberté de ton et de mouvement, mais reste encore poursuivi par la justice tunisienne.