La Minuss, la Mission des Nations unies au Soudan du Sud, a annoncé lundi la condamnation vendredi dernier, de 11 soldats de l’armée nationale par une « Cour martiale générale » dans la ville de Yei, au sud du pays. Ce comité formé de militaires sud-soudanais de haut rang avait été saisi pour 14 cas de violences, notamment des viols et des meurtres commis sur des civils entre 2020 et 2023. Une avancée vers un peu plus de justice pour les Sud-Soudanais, dans un contexte où l’impunité reste très largement répandue.
Sur les 14 soldats jugés, 11 ont été reconnus coupables « de crimes graves, y compris de meurtres et de violences sexuelles basées sur le genre ». En plus d’être radiés de l’armée, ils ont été condamnés à des peines allant jusqu’à 10 ans de prison et doivent aussi payer des compensations aux victimes.
« Personne n’est au-dessus des lois » s’est réjoui le Commissaire du comté de Yei, Aggrey Cyrus Kanyikwa. Pour lui, ces verdicts montrent que « les civils ne doivent pas craindre de dénoncer les soldats qui commettent des crimes ». Le chef de la mission de l’ONU, Nicholas Haysom, déclare quant à lui que « le travail de la cour martiale est un pas en avant pour combattre l’impunité ».
Pour Jackline Nasiwa responsable du Centre pour la gouvernance inclusive, la justice et la paix, une organisation qui a accompagné les victimes lors du procès, il faut veiller à ce que les compensations soient bel et bien payées ; car d’autres attendent toujours leur indemnisation depuis 2022. La militante s’inquiète aussi du fait que ce processus judiciaire soit entièrement dépendant des financements des Nations unies. Elle réclame donc l’allocation d’un budget par l’État pour juger les crimes commis par les forces de sécurité dans le reste du pays.