L’est du Kenya a vu les attaques des shebabs se multiplier ces dernières semaines.
L’attaque de mardi, dans laquelle huit policiers kényans ont été tués dans le comté de Garissa, frontalier de la Somalie, serait la dernière en date du groupe islamiste selon la police. Le véhicule des forces de l’ordre a été détruit par un engin explosif.
Les shebabs ciblent régulièrement les forces de l’ordre et les civils au Kenya. L’armée kényane est intervenue en 2011 en Somalie pour les combattre, avant d’intégrer la force de l’Union africaine. Depuis, le Kenya a été la cible de plusieurs attentats. 148 personnes ont notamment été tuées lors d’une attaque contre l’université de Garissa en 2015.
L’est du Kenya a vu les attaques des shebabs se multiplier ces dernières semaines. Mardi, un bus transportant des passagers a essuyé des tirs. Le 7 juin, une voiture de police avait déjà été touchée par un engin explosif. Et le 2 juin, deux policiers ont été tués, cinq blessés par des tirs de grenades.
Pour Hassan Khannenje, directeur de l’Institut international d’études stratégiques au Kenya, ces attaques sont une réaction à l’offensive militaire lancée l’été dernier contre les combattants islamistes en Somalie. Le président somalien Hassan Sheikh Mohamoud leur a déclaré une « guerre totale ». Une offensive soutenue par l’Atmis, la mission de l’Union africaine en Somalie, au sein de laquelle participent des soldats kényans.
D’après Hassan Khannenje, cette opération a permis de repousser les islamistes de certains territoires. Et ces attaques seraient donc une démonstration de force en représailles. « Les shebabs cherchent à montrer qu’ils sont toujours puissants » explique le chercheur.
En février, le ministre de l’Intérieur kényan avait déjà annoncé craindre une immigration des combattants shebabs suite à l’offensive en Somalie. Il avait à l’époque indiqué que les agences de sécurité kényanes redoublaient de vigilance. Et a depuis promis plus de moyens financiers pour renforcer la sécurité dans les régions concernées.
Le 26 mai, les shebabs ont attaqué en Somalie une base de l’Atmis, la force de l’Union africaine, tuant 54 soldats ougandais.