Commencées dans la province de Mai-Ndombe depuis l’année dernière à partir d’un différend foncier entre les communautés teke d’une part et d’autres communautés dont les Yaka, les violences se rapprochent davantage de la capitale. Des insurgés yaka investissent des villages dans la commune de Maluku, à Kinshasa, et s’attaquent aux membres de la communauté teke. Ces derniers jours ont été marqués notamment par la mort d’un chef coutumier et des membres de sa famille. Une situation qui inquiète à un mois de la tenue des jeux de la Francophonie et à six mois des élections générales.
Écoles et hôpitaux sont restés fermés dans certains villages de Mbankana, dans la commune de Maluku. Bolingo, Kinzono, Mfumukieto, Nkieme et d’autres villages sont les plus touchés par les violences. Certains ont même été conquis par les miliciens appelés « Mobondo » qui y ont installé leurs bases.
Fusils de chasse et machettes
Armés généralement de fusils de chasse et de machettes, ils disent vouloir chasser tous les membres de la communauté teke. Des habitants ont fui et se sont, pour la plupart, rapprochés de la ville.
Ces derniers jours, la police et l’armée se sont déployées au cœur de Mbankana ou encore à Dumi, apportant une relative accalmie. Les forces de l’ordre et de sécurité ont réussi à arrêter certains des protagonistes de ces violences et en repousser d’autres sans parvenir à les déloger de leurs principaux bastions.
« Main noire »
Même là où la police et l’armée sont présentes, la population locale qui vit essentiellement d’agriculture a peur de se rendre aux champs et réclame la multiplication des patrouilles en profondeur. Évoquant une « main noire » derrière ces violences, l’Église catholique accuse certains politiciens d’être derrière ce mouvement. Le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, affirme même avoir transmis au Premier ministre une liste des noms des leaders politiques locaux qui seraient impliqués.