Dans son jugement, le tribunal de la commune 2 de Bamako a condamné, mercredi 15 juin, le parti d’opposition PSDA pour « trouble à l’ordre public » et « atteinte à la souveraineté nationale ». La procédure avait été engagée en avril, sur la requête du ministre de l’Administration territoriale, en raison de propos tenus sur RFI par le président du parti, Ismaël Sacko. Ce dernier affirme qu’il fera « appel dans les 24 heures » après la décision.
Le ministère malien de l’Administration territoriale est à l’origine de la procédure, après des propos tenus sur RFI par le président de ce parti. Le 30 octobre 2022, Ismaël Sacko critiquait le Premier ministre Choguel Maïga, l’accusant notamment d’être « ingrat », « imbus » et « pleurnichard ». De quoi susciter l’ire de Bamako, qui considère que ces propos relèvent de l’« insulte », de « l’atteinte à l’ordre public et à la souveraineté nationale » : Bamako avait alors demandé donc la dissolution du parti.
Pour Ismaël Sacko, cette décision est injuste, mais elle n’est pas une surprise, affirmant que « le PSDA demeurera, le parti va faire appel dans les 24 heures. Nous allons poursuivre la bataille judiciaire et nous avons décidé de ne pas reconnaître Assimi Goïta comme président du Mali. Donc, ses lois ne s’appliqueront pas à nous ».
Le colonel Assimi Goïta et sa bande ont décidé d’en découdre avec le parti que préside Ismaël Sacko. Parce que c’est celui qui n’a pas sa langue dans sa poche, c’est celui qui dénonce l’inconstance d’une junte qui aujourd’hui est de plus en plus en perte de vitesse. Nous estimons que la loi n’a pas été dite, nous considérons qu’il y a eu abus de pouvoir et que tout cela est fait à dessein pour pouvoir déstabiliser Ismaël Sacko et faire en sorte qu’il soit en déphasage avec ses militants et faire en sorte que le référendum qui est prévu pour le 18 juin, que nous ne soyons pas en ordre de bataille. Mais, c’est peine perdue parce que nous nous sommes préparés à cela.