Lundi, l’Igad, l’autorité est-africaine pour le développement, s’est réunie à Djibouti pour sa 14e assemblée des chefs d’États et de gouvernement. En plus du président djiboutien, les chefs d’États du Kenya, Sud-Soudan et de la Somalie avaient fait le déplacement. Le Premier ministre éthiopien était aussi présent, ainsi que les ministres des Affaires étrangères de l’Érythrée et de l’Ouganda. Le Soudan, qui tenait jusqu’à hier la présidence de l’Igad, avait envoyé Malik Agar, le numéro 2 du général al-Burhan. Les représentants des États membres ont échangé à huit-clos. La crise au Soudan a dominé les discussions.
L’Igad s’est engagé pour une médiation dès le début du conflit qui secoue le Soudan depuis le 15 avril. S’exprimant devant la presse en marge du sommet, le président kényan William Ruto a détaillé les dernières avancées.
« Au cours des 10 prochains jours, une coalition représentant l’Igad va échanger en face à face avec le général al-Burhan et le général Daglo, afin de s’assurer de leur engagement pour mettre un terme au conflit. Ces deux prochaines semaines, nous discuterons aussi avec les généraux de la mise en place d’un corridor humanitaire. Enfin, nous lancerons un dialogue national inclusif soudanais au cours des trois prochaines semaines. »
Plus tôt, lors des discours d’ouverture, le secrétaire exécutif de l’Igad, Workneh Gebe-yehu a lancé un appel à la paix aux deux militaires rivaux. « Le conflit en cours au Soudan a donné lieu à d’immenses souffrances. Des centaines de nos frères et de nos sœurs ont perdu la vie, des milliers ont été blessés. Et plus d’1 million de personnes sont déplacées depuis le début des combats. L’Igad appelle toutes les parties prenantes à mettre fin aux hostilités et à donner une chance au dialogue. »
Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine qui était aussi présent, a exprimé ses inquiétudes sur les conséquences d’un conflit qui s’éterniserait. Il a appelé à une réponse coordonnée des deux organisations.