Est de la RDC : “Ils ouvraient les portes et décapitaient les gens”, 12 morts dans une nouvelle attaque

Est de la RDC : “Ils ouvraient les portes et décapitaient les gens”, 12 morts dans une nouvelle attaque

Douze civils ont été tués jeudi soir dans le Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, dans une nouvelle attaque de village attribuée aux ADF, rebelles affiliés au groupe Etat islamique, a-t-on appris vendredi de sources locales.

Cette énième attaque a eu lieu dans le territoire de Beni, épicentre des exactions des ADF (Forces démocratiques alliées), accusés d’avoir massacré des milliers de civils congolais depuis le milieu des années 1990.

A l’origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, les ADF sont implantés depuis cette époque dans l’est de la RDC. Ils ont fait allégeance en 2019 au groupe Etat islamique, qui les présente comme sa branche en Afrique centrale.

“Il y a eu une incursion des rebelles ADF dans le village de Bukokoma”, dans le secteur de Ruwenzori, a précisé à l’AFP Ricardo Rupande, président de la société civile du secteur. Selon ses informations, les rebelles, qui ont aussi volé du bétail, n’ont tiré aucun coup de feu.

“Ils ouvraient les portes et décapitaient les gens avec des haches et des machettes”, a indiqué Katanga Matete, le chef de la localité de Nzenga, dont fait partie Bukokoma. “Nous avons perdu 12 personnes”, a-t-il dit. “Visiblement, les victimes ont été tuées par armes blanches. Le bilan est de 12 civils tués, quatre hommes, quatre femmes et quatre enfants”, a confirmé Albert Ndungo, secrétaire de la Croix rouge de Mutwanga.

“Il y a aussi deux blessés graves et un léger”, a-t-il ajouté. Des opérations conjointes sont menées par les armées congolaise et ougandaise dans le Nord-Kivu et la province voisine d’Ituri depuis fin 2021 contre les ADF. Mais “il n’y a jamais eu d’opérations de grande envergure contre les ADF ici chez nous. C’est ce qui fait qu’ils sont toujours aux alentours”, a déploré le responsable de la société civile. Les habitants “sont en colère”, a-t-il ajouté.

“Notre souhait est que les militaires lancent des opérations pour nous épargner ces tueries qui nous endeuillent chaque jour”, a demandé le chef de Nzenga, précisant que les militaires étaient “aux trousses des assaillants”.

Une attaque similaire il y a exactement une semaine avait fait au moins neuf morts dans un autre village du territoire de Beni où, selon le bureau de coordination humanitaire de l’ONU (OCHA), plus de 50 civils auraient été tués rien que durant le mois de mai.