Alors que les combats ont fait au moins 1.800 morts et un million et demi de déplacés, les organisations de défense des droits humains dénoncent les crimes commis depuis le début de la guerre au Soudan.
Cela fera bientôt deux mois que durent les affrontements armés au Soudan. Les combats qui opposent les paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo à l’armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane ont fait au moins 1.800 morts et plus d’un million et demi de déplacés et réfugiés, selon les Nations Unies.
Pire, la représentante au Soudan de l’agence de l’ONU pour les femmes indique que le nombre d’agressions sexuelles augmentent. Adjaratou Ndiaye dénonce notamment des “viols de masse” au Darfour.
Mais les civils sont également utilisés comme boucliers humains par les parties en conflit, comme l’explique Victoire D’Humières, experte sur le Soudan à la Fédération internationale des Droits de l’Homme (FIDH).
L’émissaire de l’ONU persona non grata
Le Soudan a par ailleurs déclaré “persona non grata” l’émissaire de l’ONU dans le pays. “Le gouvernement de la République du Soudan a notifié au secrétaire général des Nations unies qu’il a déclaré M. Volker Perthes (…) persona non grata à compter d’aujourd’hui”, a annoncé jeudi (08.06.23) le ministère soudanais des Affaires étrangères dans un communiqué.
Selon une source gouvernementale, la décision a été prise parce que l’Allemand “a pris position pour certains partis politiques et insisté que la vie politique n’inclue que certains partis et en exclue d’autres”.
Fin mai, le général Al-Burhane avait accusé Volker Perthes d’être responsable de la guerre qui a éclaté le 15 avril entre ses troupes et les paramilitaires des Forces de soutien rapide du général Mohamed Hamdane Daglo, en ayant “dissimulé” dans ses rapports la situation explosive à Khartoum. Sans ce rapport qu’il qualifie de “mensonges”, le général Hemetti n’aurait pas lancé ses opérations militaires, affirme-t-il.