Peut-être le bout du tunnel pour nos compatriotes de la province du Nord-Kivu en guerre. Non seulement la ligne de front est calme ces dernières semaines, mais aussi le mouvement rebelle M23 a commencé à se retirer de certaines localités qu’il occupait depuis plusieurs mois. C’est le cas entre autres des cités de Bunagana et de Kiwanja.
Il y a cinq ou six mois, nul ne pouvait imaginer le M23 lâcher les zones sous son contrôle sans avoir été vaincu par les armes. Mais, sous une forte pression internationale, le mouvement rebelle a fini par plier bagages dans certaines localités. Comme quoi, la diplomatie nationale et régionale a payé. Ce qui me réjouit, c’est surtout le retour des milliers de mes compatriotes congolais dans leurs habitations à Bunagana, une cité qui était occupée par les rebelles pendant environ dix mois.
Les troupes ougandaises à Bunagana
En se retirant, la rébellion a cédé les zones qu’elle occupait à la force régionale de l’EAC, East African Community. Ce sont donc les troupes de l’Ouganda qui contrôlent Bunagana et Kiwanja. De plus, le commandement du M23 avait laissé entendre qu’il n’acceptait pas que les localités cédées soient occupées par les Forces armées de la RDC. Une position catégoriquement rejetée par les autorités congolaises. Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a déclaré en substance que « nul ne peut empêcher l’armée nationale de faire son travail sur le territoire de la République ».
L’occupation de Bunagana par les troupes ougandaises est vivement décriée par l’opinion publique congolaise. Celle-ci accuse l’Ouganda de complicité avec le M23, au même titre que le Rwanda. Les Congolais ne s’expliquent pas pourquoi le Kenya qui, au départ étaient au premier rang, semble s’effacer ou presque sur le terrain au profit de l’Ouganda. L’autre question, c’est la bonne foi ou non des rebelles : leur retrait, est-il sincère ou un simple repli stratégique ?
Prudence côté congolais !
À propos de ce retrait, les autorités congolaises saluent le geste, mais disent rester prudentes, compte tenu de nombreux accords et promesses non tenus par les rebelles et leur soutien rwandais. Il faut aussi noter qu’à la force de l’EAC pourra en principe se joindre celle de l’Angola dont la mission sera également de superviser le processus de paix dans la sous-région.
Cependant, une frange de la population congolaise est très hostile au déploiement des militaires angolais. Du coup, toutes ces divergences de vues sur le déploiement des forces étrangères, démontrent que la situation sur le terrain est encore très fragile.
Quoi qu’il arrive, en tant que Congolais, nous souhaitons le rétablissement total de la paix dans cette partie de notre pays. Les centaines de milliers de nos compatriotes encore déplacés à cause de la guerre doivent avoir l’occasion de retourner dans leurs milieux d’origine et d’y vivre en paix. Cette guerre inutile doit définitivement cesser !