Les élections présidentielles sont toujours émaillées de violences depuis 2010 en Côte d’Ivoire. « Responsables » directs ou indirects de cet état de fait, Alassane Ouattara, Konan Bédié et Laurent Gbagbo, devraient-ils s’abstenir de l’échéance 2025 ?
La Côte d’Ivoire, ira-t-elle aux élections présidentielles de 2025 avec son trio politique septuagénaire, Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo ? Énorme interrogation voire préoccupation. Cette question, mérite-t-elle d’être posée quand on se réfère aux parcours et aux carrières politiques de ces trois personnalités politiques ivoiriennes d’envergure ?
Eux qui rayonnent sur la politique ivoirienne depuis trois décennies. Non et oui. Non, dans la mesure où ils sont politiciens de métier. Leur travail consiste à faire de la politique à l’échelle nationale pour faire profiter les populations de leurs idéologies, leurs propositions et projets de société. Là-dessus, c’est sans équivoque. La preuve, les trois hommes ont déjà dirigé la Côte d’Ivoire. Bédié a eu à charge le pays de 1993 à 1999. Laurent Gbagbo a eu son temps de gestion de la nation de 2000 à 2010. Alassane Ouattara est aux affaires depuis 2011. Lui qui tend vers la fin de son 3ème mandat controversé d’entrée.
Oui, cette question prend tout son sens quand on s’en tient aux crises postélectorales devenues la « suite logique » des élections présidentielles en Côte d’Ivoire. Et les trois hommes restent les points centraux, voire focaux de ces crises qui secouent le pays après chaque joute présidentielle. À la vérité, ce trio renégat cristallise trop de passions autour de leur personne respective. Leurs militants sont d’un engagement passionné et passionnel à telle enseigne qu’ils ne reculent devant rien du tout pour voir leurs différents mentors au sommet de l’état.
Ils sont non seulement prêts à mourir pour leur chef, mais plus grave à tuer pour arriver à leurs fins. Les exemples antérieurs nous permettent de l’affirmer ainsi. Et comme le pays a amorcé un nouvel élan de développement, il serait dommage qu’une nouvelle crise éclate après l’élection de 2025 qui ramène encore cette nation des décennies en arrière. Sinon, rien ne les empêche d’être candidats tous les trois. L’actuelle constitution, celle votée en 2016, les y autorise. Seulement voilà. Une proposition de remaniement de cette constitution est dans les tuyaux. Ce projet portant sur la limitation d’âges à 75 ans se trouve dans le cercle restreint présidentiel. Si ce projet de loi passe, Alassane Ouattara (81 ans), Bédié (87 ans), Laurent Gbagbo (76 ans) seront hors course.
Une chose est sûre et certaine ; l’absence de Ouattara, Bedié et Gbagbo sur l’échiquier politique ivoirien va lui donner un coup de neuf. Un état juvénile va permettre au pays d’Houphouët Boigny de changer véritablement de logiciel politique. Et voir arriver une nouvelle génération de politiciens qui, assurément, vont cristalliser moins de passions.
Une nouvelle classe politique avec de nouvelles visions qui vont sûrement orienter le pays vers de nouveaux horizons.
La vraie naissance de l’Ivoirien nouveau va prendre sa source de là.