En fin de semaine dernière, les hommes des FSR du général Daglo, dit Hemedti, ont attaqué la capitale provinciale du Darfour occidental, au Soudan, abandonnée par le faible contingent militaire qui s’y trouvait. Au moins 280 personnes ont été tuées en quelques jours selon le syndicat des médecins soudanais. Un bilan qui continue de s’alourdir.
Si les violences ont baissé en intensité depuis lundi, le calme est loin d’être revenu à el-Geneina. Des snipers ouvrent sporadiquement le feu, et des obus sont tirés du quartier général des FSR vers le centre et les zones sud de la ville, ce qui rend très compliquée la collecte des corps que tente d’opérer la société civile locale.
Dans le même temps, les miliciens se livrent au pillage des résidences, et des milliers de déplacés arrivés en ville cherchent abris et subsistance.
Ancien employé d’une ONG, Ibrahim parle d’une ville fantôme. « La situation pour les civils est vraiment terrible. Nous avons beaucoup de déplacés ici, ils ont fui leurs camps pour venir en centre-ville, certains se sont installés dans des maisons, mais d’autres vivent dans la rue. Ils veulent que la communauté internationale entende leur appel à l’aide, vienne les protéger. Car actuellement, il n’y a aucune force légale pour les protéger », explique-t-il.
La ville est privée d’électricité depuis trois semaines, l’eau courante n’est plus disponible et les marchés sont fermés. Les ONG et les Nations unies ont évacué la ville et ne parviennent pas à y acheminer une aide d’urgence.