Il y a deux semaines, Moutaz, un habitant de Bahri, voit arriver dans son quartier du nord de Khartoum des Forces de soutien rapide. Les paramilitaires ont garé leurs véhicules devant l’entrée, raconte-t-il. « Ils ont frappé à la porte et nous ont demandé de partir. Ils ne nous ont pas mis à la porte, ils nous ont demandé de partir pour notre propre sécurité, disant que le quartier allait devenir un champ de bataille ».
« La plupart des habitants du quartier étaient déjà partis. Je n’y suis pas retourné, mais je suis certain qu’il ne reste plus rien chez moi. Ils prennent possession des lieux et pillent tout ce qu’ils trouvent », assure-t-il. Depuis, Moutaz est parti vivre chez un ami dans un quartier moins exposé en périphérie.
Les Forces de soutien rapide sont accusées de mener une véritable guérilla urbaine, progressant quartier par quartier, en utilisant les maisons pour se cacher, explique Israa, habitante d’un quartier du sud de la capitale. « Certains paramilitaires vivent dans ces maisons, ils en ont chassé les propriétaires et se sont installés. Parfois, ils les utilisent comme abris pour se cacher, pour stocker des armes ou pour tirer du toit. Et puis des fois, on ne sait pas pourquoi ils rentrent dans les maisons, si c’est pour piller ou autre chose », détaille la jeune femme.
Quelques jours plus tôt, affirme-t-elle, les soldats paramilitaires ont forcé l’entrée d’une banque dans sa rue. « Je ne sais pas s’ils ont pu trouver de l’argent, dit-elle. Ou si le bâtiment avait déjà été pillé ».